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       Le bois des Gripots à St Sébastien

    Le bois des Gripots

     

    Ah ! Qu’il fait bon s’aventurer dans ses sous-bois,

    A l’heure où l’été paresseux est encor roi.

    Marcher sur les sentiers tracés par nos ancêtres,

    Que faut-il de plus pour nourrir notre bien-être ?

      

    S’enivrer, heureux, de l’odeur des baies sauvages

    Des fougères, de la mousse  sous les feuillages.

    Voir se faufiler dans l’herbe le vert lézard,

    Sursauter inquiet à la crainte du renard.

     

    Entendre le doux vent léger  dans la feuillée

    Des  saules, des frênes,  bouleaux et prunelliers,

    Des grands chênes formant une voûte sombre,

    Des taillis touffus et  menaçants dans l’ombre. 

     

    Rejoindre la fée Carabosse buissonnière,

    S’étourdir du cri des enfants dans sa clairière.

    Oublier la ville bruyante pourtant proche,

    Marcher, le cœur léger et les mains dans les poches.

     

                                               Yvette


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    Il fait très froid dehors,

     

     Comme il fait très froid dans mon cœur.

    Pourquoi suis-je ainsi si troublée ?

    Partagée entre mon cœur et mon pauvre vieux corps ?

    On dit que le froid assainit,

     Que cela tue les microbes et la vermine !

    Qu’entend-on par vermine, dites le moi ?

    Est-ce qu’un sans-logis est une vermine ?

    Les chats et les chiens errants sont-ils des vermines ?

    Les oiseaux affamés dans la neige sont-ils aussi des vermines ?

    Ils meurent sans que quiconque ne lève le doigt.

    Et moi dans tout ça ? Oui ! C’est la question !

    Recueillir un pauvre vieux chien malade,

    Un oiseau avec une seule patte, une vieille chatte…

    C’est si peu comparé à toute cette misère.

    Mon cœur s’emballe et me dit :

    « Vas-y, n’hésite pas, continue

    Tu peux encore faire plus, il y a de la place ».

    A cela mon pauvre corps répond

    « Halte-là ! Tout doux ! Stop !

    Tu ne tiendras jamais le coup,

    Ton âge, ton dos, tes vieux os ! Tu n’y penses pas ? ».

    Même Janvier meurt dans la froidure.

    Et Février qui derrière trépigne de joie,

    Avec ses bourrasques de neige, son vent glacial.

    Il faut des saisons, dit-on ? Bien-sûr ! C’est un cycle normal !

     Moi-même j’en arrive à l’hiver de ma vie.

    C’est pourquoi  mon cœur a si froid

    Dans une maison où il ferait si bon  vivre.

     

     Yvette.

     

     

     


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                                                                  Photo scannée

    Il était une fois la Montjeannaise

     

    Elle est venue un jour nous raconter,

    Tout simplement, une très belle histoire.

    L’aventure de quelques mariniers

    Amoureux de l’ensorcelante Loire.

     

    L’histoire de ses amies, les gabares,

    Glissant, doucement sur les flots moirés

    Tout en se reflétant dans ce miroir

    Attirant comme une nymphe dorée.

     

    Débordante de verve, on l’écoutait.

    On entendait les puissants colporteurs.

    On sentait l’odeur de coque mouillée

    Et de voile au passé évocateur.

     

    Des noms fous résonnaient à nos oreilles,

    Nous laissant ravis et émerveillés.

    La toue et la blanche voile au soleil,

    La piautre et le sel et les bateliers…

     

    Elle se balançait paisiblement,

    Chuchotant en souvenir du passé,

    Ses vieux gréements rutilants et craquants

    Sur ce fleuve où ducs et rois ont vogué.

     

    Et puis, un matin, elle est repartie

    Raconter plus loin cette belle histoire,

    Se faufilant sous les arches vieillies

    Des ponts, entre les îles et les boires. 

                                    Yvette 


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    J'ai peint ce tableau il y a une vingtaine  d'années,

     d'après une photo datant de 1962.

    Mon mari est né dans cette petite maison.

    Elle était encore plus petite à l'époque .

     

    Souvenirs 

    Tant de beaux souvenirs tournent dans ma mémoire.

    Souvenirs d’enfant, souvenirs d’adolescent.

    Odeurs et bruits émergent en force le soir

    Me renvoyant vers ce passé encor présent.

     

    Une petite maison basse aux murs blanchis,

    Au faîtage et au toit de tuiles ocre rouge ;

    Un jardin pour y cueillir des fleurs et des fruits ;

    Un portillon grinçant que seul le vent entrouvre.

     

    Les yeux pleins de lumière, je me transporte

    Vers cette demeure cinquante ans en arrière,

    M’attardant un instant devant la vieille porte

    Au joli vitrail octogonal rouge et vert.

     

    J’entends encore le carillon de la pendule,

    Et le bruit des sabots de mon père dans les allées,

    Et les crickets dans le jardin au crépuscule,

    Et le doux zézaiement des abeilles zélées.

     

    Je souris en me revoyant encore enfant,

    Grimpant sur l’échelle ou allongé dans le foin,

    Ou galopant derrière un cerceau titubant

    Me roulant dans l’herbe sèche avec les copains.

     

    Je respire l’été, l’odeur des confitures

    Cuisant et caramélisant sur le trépied,

    Le parfum de prune à la fine mordorure,

    Les fraises, les cerises et le cassissier.

     

    L’odeur des crêpes sur la vieille cuisinière,

    Ou du pot-au-feu qui rassemblait la famille

    Tout autour de la table les soirées d’hiver,

    Le bon petit rouget excitant nos papilles.

     

    Mélange subtile d’odeurs et de couleurs,

    Muguet parfumé, jonquilles et mimosa,

    Hortensia, rosier grimpant à multiples fleurs,

    Laurier rose, tendre daphné et blanc lilas.

     

    Septembre et les vendanges, la vigne et le vin.

    Et le cliquetis du clapet dans le pressoir,

    Les grappes lourdes chargées de leurs précieux grains,

    Et le jus vermeil et sucré si doux à boire.

     

    Les effluves du vin nouveau qui bouillonne

    Dans les vieux tonnelets de chêne du cellier

    Le claquement sourd de la pompe qui résonne,

    Et l’eau fraîche du puits pour nous revivifier.

     

    La véranda et les géraniums de ma mère,

    Et le banc pour s’asseoir à l’abri du soleil,

    La chatte et le chien à ses pieds, solidaires.

    Une douce quiétude envahit l’atmosphère.

     

    Ils sont partis laissant, libre, la place à d’autres,

    Mais elle, elle est toujours là, présente et fidèle.

    Elle a refait sa vie et elle n’est plus des nôtres,

    Mais de mon jardin je veille toujours sur elle.

    Michel et Yvette



    Nous avons écrit ce poème, Michel et moi, en souvenir de cette petite maison, construite des mains de mon beau-père et qui est toujours vivante mais rénovée.


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    Si j’étais Vous, mon Dieu !

     

    Si j’étais Vous, mon Dieu, je descendrais sur terre,

    Et d’un coup de baguette, j’ôterai les frontières.

    Plus de peurs, plus de faim, de guerres, ni prisons,

    De gamins affamés, de larmes sans raison. 

    Si j’étais Vous, mon Dieu, j’apprendrais à l’humain

    A vivre sans haine, à aimer son prochain

    A bâtir une vie de bonté, de douceur,

    Sous un ciel serein, sans violence ni rancœur.

    Si  j’étais Vous mon Dieu, je montrerais enfin,

    Le droit chemin à celui qui ne croit en rien,

    Je lui indiquerais la voie qui mène au bien

    A la fraternité, à l’amour de son chien. 

    Hélas, je ne serai jamais Vous mon Dieu !

    Et je ne sais même pas si Vous existez.

                        Yvette

     


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    La prière des Chênes

     

    Leurs corps durs et noueux,

    Elancés, pleins de sève,

    Ils lancent aux cieux

    Une prière, un rêve.

     

    Laissez-nous vivre vieux !

    De nos branches couvertes

    Et nos troncs rugueux

    Vous  ferons ombre verte.

     

    Laissez les nains velus,

    Nous entourer la nuit,

    Et les lutins chevelus

    Danser en rond sans bruit.

     

    Et nous, Arbres Sacrés

    Veillerons sur vos tombes

    Et vos jours d’après

    Comme douce colombe.

     

      Yvette


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    goutte d'eau 2

     

     

     

    Odyssée d’une goutte d’eau

     

    Elle a jailli de sa source, enfin libérée

    De cette gangue de roche brune et glacée,

    Petite goutte d’eau pure, un peu perturbée,

    Glissant, fragile, sur les pierres vernissées.

    Un courant malin l’entraîna dans son sillage,

    Dévalant des pentes abruptes et ourlées

    D’arbrisseaux échevelés et de fins herbages

    Givrés, l’embellissant de merveilleux reflets.

    Elle fila, heureuse, entre des saules nacrés

    Se courbant sur son propre miroir diaphane,

    Puis s’étala, ivre, sur des sablons ocrés,

    Bercée par la brise et sa mélodie profane.

    Les tout premiers rayons de l’aube la surprirent

    Et charmée, l’attirèrent, telle Loreleï

    Par des visions de lointains atolls de corail.

    De ruisseau en rivière, de rivière en fleuve,

    Elle traversa des campagnes et des saisons,

    S’accrochant parfois à des esquifs qui se meuvent,

    Légers, l’entraînant vers de nouveaux horizons.

    Enfin, l’irrésistible océan l’enjôla,

    L’enroulant dans des vagues prises de folie,

    La rejetant, en rugissant, avec fracas

    Contre des carcasses ou des récifs maudits.

    Ballottée  par ce mouvement perpétuel,

    Perdue, elle allait sombrer vers des fonds hostiles

    Quand enfin, un ange la posa sur son aile

    Et délivra la petite goutte fragile

    Qui nous retrouva sur terre en larme de pluie,

    Petite goutte d’eau, miracle de la vie.


                                         Yvette 

                                   


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    Les Mots Bleus/(1974) - Jean Michel Jarre Featuring Christophe

     

      Des mots pour le dire

     

    Ils viennent de la nuit des temps,

    Innombrables

    Qui les a semés ?

    Ils ont envahi la terre, les peuples,

    Avec des accents au goût d’eau salée,

    De montagnes arides,

    De déserts, de moissons.

     

    Qui sont-ils,

    Ces mots apaisants de la mère se penchant vers l’enfant

    Pour lui sécher les larmes,

    Attendant le premier mot qu’il lui ânonnera,

    Les mots écorchés, pleurés,

    Criés par caprice.

    Les suites de mots appris par cœur sur les bancs de l’école,

    Lus dans les livres de classe,

     

    Les mots que l’on garde en soi

    Attendant le moment pour les dire,

    Ces mots tendres, ces mots d’amour

    Ces mots attendus par l’enfant,

    Prononcés par la femme

    Dans les bras de celui qu’elle aime

     

    Où vont-ils ces mots ?

    Quand ils courent, volent, s’enflamment,

    Riment sous la plume du poète,

    Quand ils chantent par-dessus les frontières.

    Ces mots colorés du rouge sang de la guerre,

    Du noir de la colère et de la misère.

     

    Ces mots délivrés dans les messages d’amour et de paix.

    Ces mots pour faire triompher du mal, du faux,

    Stimuler les cœurs,

    Et donner à la vie une lueur d’espoir.

     

    S’arrêteront-ils un jour ces mots ?

    Celui qui, sur son lit d’agonie,

    Cherche en vain à retenir la vie,

    Aura-t-il le dernier mot ?

     

    Yvette


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  • Le voleur d’images

     

    Il m’est arrivé de le suivre, infatigable,

    Au cours de ses pérégrinations bucoliques,

    Son sac à dos en bandoulière, imperturbable,

    A la recherche du panorama unique.

     

    Son regard avisé traque les vieilles pierres,

    Les branchages dénudés et fins des grands chênes,

    Une flaque d’eau reflétant une barrière

    Ou une ronce roussie enserrant un frêne.

     

    Il ralentit afin de jouir de l’instant.

    Une tourterelle recoulant près de lui

    Trouble, ravie, la sérénité du moment.

    C’est l’extase. Ici est sans doute la vraie vie.

     

    Alors il s’arrête, observe ciel et nuages,

    Sort son cahier d’esquisses et insatiable,

    Laisse son crayon tracer sur la blanche page,

    Courbes, traits purs et arabesques  innombrables.

     

    Demain, je le sais, il reviendra s’installer,

    Impatient, devant cette scène pastorale,

    Et rapidement il déploiera chevalet,

    Pinceaux et tubes en un geste machinal.

     

    Sur la toile de lin, il emprisonnera

    Ce décor, empreint de silence et de mystère,

    Composé de couleurs qu’il apprivoisera

    Et illuminera de traits de lumière.

     

    Son œuvre exhalera un parfum enivrant

    De paix, de liberté, de générosité

    Et de romantisme, traduisant le talent

    D’un maître pétri d’une grande humilité. 

                                      Yvette 

    Je l'ai suivi ce peintre.
    Je l'ai vu oeuvrer.
    Je ne pouvais pas passer sans écrire
    quelques vers pour accompagner sa peinture.
    Il est vrai ! C'est mon ami !


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  •   Copie de DSC04772 barque

      Une barque à la Patache vers Champtoceaux

    Il faisait très beau ce jour-là!

    Un ciel ligérien

     

     

    Reflets de Loire

     

    Une barque aux amarres se balance mollement

     sous la voute des saules gris bleus.

    Sa symétrie, absolument identique,

    Frissonnante et légèrement striée

    lance des étincelles d’émeraude et de topaze

     sur l’onde souple du fleuve.

     Miroir complice, berceau éternel.

    Le rêveur  se perd dans un monde magique,

    psyché chimérique au pays des ondines

     et des nymphes enjôleuses.

     Il monte une odeur envoûtante de roseaux,

      et de terre mouillée

     prélude à une journée sans nulle autre pareille !

     

    Yvette!

     

    Pas de rimes, juste un petit texte libre

     


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