• Ma famille de greffiers

             J’ai constaté que mes histoires de chats intéressaient beaucoup de monde. Alors j’ai décidé aujourd’hui de vous présenter ma famille actuelle de greffiers.

    Chacun est arrivé chez nous dans des circonstances que je raconterai plus tard.

     

    Coquine  dite Mère Coq la doyenne, grise tigrée, 15 ans. Elle est arrivée chez nous en 94 avec ses 4 loupiots. C’est la « chef », normal c’est la plus âgée et la plus sérieuse. Toujours en traitement corticoïdes et antibiotiques (tumeur dans la gueule).

    Dorothée, la tourterelle, elle ronronne très fort, grise tigrée, 14 ans une des filles de Coquine, la dernière survivante. Caractère de vieille fille, toujours en traitement (tumeur dans la gueule comme sa mère).


    Socrate,
     le vieux car il est tout rabougri, noir petite médaille blanche, 8 ans. Diabétique, il faut qu’il ait toujours à manger, n’a pas de traitement il s’en sort bien. Dominant. Ses maîtres ne voulaient plus de lui !


    Oslo 
    surnommé Paulo 10 ans superbe persan roux, avec pédigree. Bon caractère, grand dormeur, ses maîtres s’en sont débarrassés, encombrant !


    Pitchoune,
    noire n’a pas d’âge, arrivée chez nous le jour de son accouchement en 2002, peut-être 8 ans. Très bon caractère.


    Mina,
    blanche avec des yeux vairons environ 10 ans, cancer des mamelles depuis plus d’un an, toujours vaillante.


    Sissou,
     tigré gris, 7 ans, le trésor de notre vie. Adorable etc.


    Les jumeaux Théo et Tifany,
     6 ans, deux superbes sacrés de Birmanie blonds, sans pédigre avec une histoire de plus à raconter. Le garçon très sociable, la fille sauvage !


    Patapon
    ,  4 ans, noir avec des pattes blanches très câlin mais en conflit aves Sissou et Socrate. Très doux mais bagarreur.

     

    Notre fille en a 6 et un grand chien Boby, arrivé chez elle in-extrémis, devant être euthanasié, trop encombrant lui aussi.


    Ses chats : vous connaissez Chatounette, et Mitou le tripatte, mais il y a aussi Double, un grand chat noir (il a atteint les 12 kg !) toujours en traitement (comme les miennes), Roméo un angora gris, Pimousse noir et blanc et Titeuf un grand chat tigré roux.


    Voilà, j’ai fait le tour. Je ne vous parlerais pas des poissons dans le bassin, ni des hérissons, mais après tout, pourquoi pas ? Une autre fois.

     


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  • Saona






    On n'est jamais si bien servi que par soi-même!

    .... Nous l'avions surnommée Cucunette, pourquoi? Son plaisir c’était de sauter sur une chaise, de se coucher à plat ventre, les pattes et la tête pendantes, et le derrière en l’air avec la queue battant dans tous les sens. Malheur à celui qui aurait osé toucher son arrière train, malheur aussi à celui qui se serait aventuré sous le siège ; elle était toutes griffes dehors et crachait sur tout le monde, puis se roulait, toute contente, sur la chaise, heureuse de ses facéties.
    Savez-vous qu’elle marchait sur les murs ? Eh oui ! Quand elle courait à toute vitesse et qu’elle prenait un virage, la force centrifuge la plaquait sur le mur ou sur les portes ! !....


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  • Chatounette le poisson (chat !) d’avril.

     

     

    Chatounette est arrivée chez notre fille le premier avril ! Cela fait un mois jour pour jour que la petite misère a élu domicile dans la famille.

    Son histoire  a fait bondir Patricia qui, comme d’habitude a réagi comme il fallait. Elle a été à bonne école !

    Sophie, une de ses collègues de travail est arrivée un matin au bureau complètement catastrophée et connaissant Patricia et son grand cœur lui a raconté ce que subissait une adorable petite chatte noire et blanche.

    Un de ses voisins était décédé depuis trois semaines. Il avait chez lui cette petite chatte que personne n’a vue, ni les pompiers (arrivés quelques jours après le décès) ni les voisins au moment des faits. Et pour cause, elle avait dû avoir peur et s’est cachée dans la maison.

    Trois semaines plus tard, Sophie vit la petite chatte derrière une fenêtre et qui réclamait. Quelle surprise ! Et aussi quelle horreur ! en pensant qu’elle avait vécu pendant trois semaines seule sans nourriture et sans soins. Il fallait parer au plus pressé et lui glisser à manger. Le lendemain elle prévint notre fille et après moult péripéties la petite chatte rejoignit la famille de quadrupèdes de Patricia, c'est-à-dire un grand chien et cinq greffiers mâles.

    Elle était d’une maigreur à faire peur, pas trop visible du fait qu’elle est du genre angora. Et puis elle avait des problèmes de cystite donc illico presto chez le véto, traitement adéquat et tout est presque rentré dans l’ordre.

    Pas trop apeurée la petite bête, - de trois ans environ- sauf qu’au début la chambre de sa nouvelle maitresse fut son domaine et personne d’autre n’avait droit d’y rentrer ou alors sur la pointe des pattes : elle montait la garde. Avec de la patience elle accepta le grand chien Boby et les autres chats sauf le malheureux  « tripatte  Mitou » que vous connaissez maintenant. Celui-là elle ne l’aime pas beaucoup. Mais il a une arme secrète : il crie avant qu’elle ne l’approche alors elle se calme.

    Au bout d’un mois, elle sort dehors et joue surtout avec ses maîtres. Hier donc, jour des petits enfants - pas si petits que ça, seize et dix-huit ans ! - je me suis retrouvée, plus souvent que je ne l’aurais voulu, à quatre pattes essayant de récupérer le bouchon ou la balle ayant roulé sous les meubles. J’adore jouer avec les chats, malgré mon dos en compote !

    Sa première sortie dans le jardin inquiéta Patricia : elle filait le long de la haie, droit devant elle. Elle retournait chez elle !  Une chance qu’elle s’est laissée prendre et les sorties furent progressives et sous surveillance. On espère que la partie est gagnée.

    Aux dernières nouvelles elle a été surnommée "la vipère précieuse", elle mord sa maîtresse et elle course les autres. C'est une petite peste qui prend "du poil de la bête". Elle commense à imposer sa loi: c'est une fille!
             Un mois c’est bien juste pour connaître toutes ses réactions. L’avenir nous l'apprendra.

                                                   Béjar / Yvette

     


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  • Chouchou, le chat acrobate

     

    Chouchou était encore un bébé quand Patricia habitait dans un lotissement. Maison particulière, avec un riquiqui de petit jardin, au milieu duquel essayait de pousser un arbre dont le tronc n’était pas plus gros que mon poignet.

     C’était tentant pour notre petit. L’inconvénient c’est qu’il ne savait plus redescendre une fois arrivé en haut. L’arbre n’étant pas haut, il était facile pour Patrick, notre gendre, de récupérer notre Tarzan. A condition bien sûr que tout le monde fût d’accord ! Car un soir il se passa une chose qui découragea Patrick dans ses actes de sauvetage. Il réussit à agripper l’acrobate, mais celui-ci se défendait comme un diable : mécontentement ou peur ? Toujours est-il qu’il arrosa son sauveur d'un bon pipi. Coquine, la mère du loupiot, entendant son rejeton brailler, arriva à la rescousse et s’agrippa à son tour au mollet de Patrick et le mordit pour qu’il lâche prise! 
           Il faut s’imaginer la scène: toute la maisonnée riait, sauf les trois protagonistes qu’il a fallu séparer.

                                                                            Béjar / Yvette


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  •                                         Chats ennemis!

         Une maison avec une chatière, c’est bien! mais tout le monde félin du quartier est au courant. Et puis, chez nous, à l’étage, c’est formidable. On peut se mettre à l’abri. Il y a tout ce qu’il faut dans le grenier: vieux meubles, canapés, lit et recoins sensationnels.
        Notre Chaguy avait un ennemi dans le voisinage qui ne le lâchait pas d’un poil. Il le poursuivait partout. Il avait beau se cacher en haut, l’autre le suivait . Un jour, nous les avons vus tous les deux se toiser du regard sur le lit, les oreilles rabattues. Les poils commençaient à se hérisser, chacun opposant à l’autre son profil le plus agressif, la gueule légèrement ouverte, mais laissant voir les dents, la langue sortant par intermittence et bavant. Tout ceci accompagné de toutes sortes de bruits : crachements, grognements, feulements, hurlements. Bref, la bagarre n’allait pas tarder. C’est ce que nous pensions. L’attente fut longue et puis lassés, nous sommes partis sachant que notre chat saurait bien se dégager tout seul de cette situation. Nous les avons oubliés. Mais quand nous sommes remontés quelques heures plus tard, nous avons retrouvé nos deux matous au même endroit. Ils n’avaient pas bougé d’un poil mais ils s’étaient tout simplement endormis. Lassitude, connivence, épuisement, hypnotisme réciproque, fatigue ? Allez savoir !

     

     


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  • Mitou le Tripatte

     

    Mitou n’a que trois pattes. Deux devant et une seule à l’arrière.

    C’était un jeune chat, solitaire, errant dans la ville et trouvant sa pitance auprès de quelques habitants du quartier.

    Un jour, il arriva avec le bout de sa patte arrière droite mutilé. Ensuite, elle fut sectionnée plus haut. Et comme si ce n’était pas suffisant, la pauvre fut complètement « dépiautée » comme quand on dépèce un lapin. Qui avait fait cela ? Etait-ce un acte de cruauté volontaire, un accident, un piège ? Etonnant quand on voit la répétition des faits ! Il trouva refuge dans un garage.

    La propriétaire ne pouvant l’approcher, lui donna cependant à manger, mais il fallait le secourir. Elle connaissait une bénévole dans un refuge pour animaux, et lui demanda de l’aider.

    Le pauvre animal se retrouva pris en charge par l’équipe du refuge « Des Animaux et des hommes » mais dut subir l’amputation jusqu’à la cuisse.

    De passage dans ce refuge, mon mari et moi, nous apprîmes les misères de la pauvre bête. Il allait mieux, les soins étaient finis, il fallait qu’il apprenne à marcher avec une patte en moins.

    Que faire ? Nous avions douze chats chez nous. Vous direz, un de plus ou un de moins, ça ne paraîtra pas. Sauf que c’était un jeunot et vu notre âge il valait mieux s’abstenir. Un coup de fil rapide chez Patricia (notre fille) et Mitou s’est retrouvé le soir-même chez elle, entouré de quatre autres congénères et un grand chien.

    Il a fallu de la patience à tout le monde pour que tout se passe bien. Et tout s’est bien passé. Cependant il reste un peu sauvage vis à vis des humains, sauf avec sa maîtresse qu’il adore. Les autres greffiers ont tout de suite compris son handicap. Et régulièrement, quotidiennement, ils allaient à la chasse pour lui,  et lui rapportaient un mulot, un oiseau, un lézard …

    Le plus étrange c’est qu’il court dans le jardin qui est immense, à une vitesse folle mais jamais droit. Chez lui la ligne droite n’est pas la plus courte. Il dévie en arc de cercle !


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  • Biquet

     Nom d’origine : Négus. Surnoms : grand Biquet, Folcoche, Gromico, Mickey, Papic, Papikiniou, Tictic etc… 1970

     

    Grand Chat noir : Le Chat. Un adjectif le caractérisant : gentil. Il a réconcilié tout son environnement humain (voisins, famille, amis) avec la gent féline.

    Nous habitions Nantes. Un matin, comme j’ouvrais la porte d’entrée de l’appartement, une tornade noire se faufila à toute vitesse entre mes jambes et alla se cacher dans le placard à vêtements de Patricia. Impossible de le faire sortir. Il a fallu que j’attende que Monsieur veuille bien sortir. Quand il a montré son nez, nous étions aussi surpris l’un que l’autre. Qui j’étais ? D’où il venait ? A qui il appartenait ? Comme toujours, réaction immédiate : As-tu faim ? Evidemment ! bon ! à la soupe. Et la suite, on s’en doute, le logement, bien que petit lui plaisait beaucoup. Mais es-tu chat ou chatte, hum !  Apparemment, après examen rapide, tu es une fille. Très sociable, douce, câline encore un peu bébé. Mais voilà, il était question pour nous de déménager. Ma conscience me forçait à retrouver ses maîtres, mon cœur me disait de n’en rien faire.

    Après quelques temps, je rencontrai sous le porche à l’entrée du vieil immeuble, un monsieur me disant savoir que j’avais hébergé un chat noir, il lui appartenait et m’a demandé si je ne pouvais pas le garder. Le vieil immeuble où il habitait étant frappé d’alignement, il devait partir et malade, aller en sanatorium avec son amie, vrai ou faux ? Toujours est-il qu’il a joué sur la corde sensible et j’ai gardé mon Biquet avec moi. En fait, c’était un mâle castré (aux abattoirs de Nantes !) âgé d’un an. Il s’appelait Négus car il était noir ; nous l’avions surnommé Folcoche car il sentait le tabac et nous pensions qu’il appartenait à une voisine célibataire qui fumait à bloc et que nous avions surnommée Folcoche à cause de son caractère non sociable. Donc, Biquet resta avec nous.

     Juste avant de déménager, notre petite Pupuce est arrivée, toute noire elle aussi avec un copain siamois. Et voilà, tout d’un coup, la famille agrandie. Après tout, nous allions dans une grande maison avec un jardin. C’était une vraie folie, dans l’appartement encombré de cartons. C’était chacun son tour, pour se cacher dans, dessus, derrière ces cartons, un vrai régal pour nous trois. Le Siamois, était plus discret.

    Patricia allait à l’école tout près de chez nous. Elle m’affirma qu’un jour elle  vit Biquet dans la cour entouré d’un groupe d’enfants, il se faisait caresser. Il était facile pour lui de pénétrer dans cette école, il passait à travers « la cour des miracles ». Nous, nous faisions le tour par les rues et souvent nous ramenions la fille accompagnée de son chat. Il n’avait pas peur de la circulation et marchait près de nous comme un petit chien.

    Quand nous sommes arrivés à St Sébastien, le froid avait  rapproché mes trois lascars, mais l’inconnu les effrayait un peu, alors nous les voyions à la queue leu leu, partir de chez nous et visiter le secteur, Biquet en tête suivi de Pupuce, noire elle aussi, et de Toto le Siamois. Au grand désespoir de  nos vieux voisins car le terrain n’était pas clôturé «Dis, viens voir, il y en a trois ! ! ».

    La clôture a été rapidement faite, mais notre puce qui était l’agilité même avait pris ça comme un jeu : elle prenait un bon élan, et fonçait par-dessus le grillage les quatre pattes en éventail. On l’avait surnommée la gerboise tant elle était fine.

    Notre grand Biquet, faisait l’admiration de tout le monde. Il était très grand et puissant. Sa fourrure était d’un noir d’ébène, lumineuse, soyeuse et lustrée. Quand on le rencontrait dans le jardin, on avait l’impression qu’il revenait du toilettage, tellement il était tiré à quatre épingles. Il était élégant, beau, fascinant.

    Il était très grand. Son plaisir était de se coucher sur le dos et dès qu’il nous voyait, il allongeait ses pattes avant et arrière au maximum jusqu’à ce qu’il nous entende dire : « Oh ! Qu’il est grand ! » et que nous prenions un mètre pour le mesurer.

    Il était très gentil, doux, câlin et docile. Patricia l’habillait avec des vêtements qu’elle avait quand elle était bébé. Il adorait ça. Il était joueur, coquin, très sociable. Cela ne le gênait pas d’aller rendre visite aux voisins, qui l’acceptaient bien car c’était un grand chasseur, il a dératisé tout le quartier. Un jour, Pupuce est entrée dans la maison. Nous avions des invités. Elle avait un rat dans la gueule et nous en a fait cadeau. Biquet n’a pas voulu être en reste, cinq minutes plus tard il revenait lui aussi avec le même présent. C’était le branle-bas de combat, il fallait vérifier si les petites bêtes étaient vivantes ou mortes, pour éviter qu’elles ne souffrent. Je ne compte plus le nombre de fois où nous avons remis en liberté ces pauvres créatures.

    J’ai déjà dit que Patricia aimait l’habiller. Une fois son copain déguisé, elle le déposait dans un panier, maintenait celui-ci sur le porte-bagages de son vélo et s’en allait en balade dans le quartier, notre Biquet tout heureux faisant semblant de dormir.

    Biquet était considéré comme le chef de file. Comme il s’absentait rarement, (il ne partait jamais longtemps), j’attendais qu’il soit là pour donner à manger à tout le monde, la chienne y compris. Il était gourmand mais pas voleur, il ne griffait jamais. C’était un grand ronronneur, il dormait toujours avec nous la nuit, surtout avec Patricia. Il avait dû être sevré trop tôt, et suçait tout le linge doux qu’il trouvait, il « patinait » dessus et le tétait. Quand il dormait avec Patricia, il s’attaquait à sa chemise de nuit. Il a fallu la sacrifier et la lui réserver ; c’était son « tète-suce » comme l’appelait Patricia qui était encore petite. Biquet n’est plus depuis longtemps mais le tête-suce est toujours là.

    Il aimait les humains mais aussi ses congénères, il n’était pas rare de le voir faire la toilette même des autres chats voisins, n’importe où, et jusque sur le milieu de la route. Un jour, une des chattes a attiré plusieurs chats du quartier dans le jardin, et notre Biquet qui ne comprenait rien ( il était castré) pensait que c’était pour jouer ; il s’est retrouvé sur le dos avec un copain à califourchon sur lui, lui, pensant que c’était pour jouer, l’autre le prenant pour une chatte un peu bizarre.

    Il avait deux maisons, chez nous et chez mes beaux-parents au bout du jardin. Il faisait la sieste affalé sur la poitrine de grand-père. Il était pourtant très lourd, mais on ne pouvait pas le repousser. Ce chat était une exception. Il nous suivait comme un petit chien. Quand il y avait des restes à la fin des repas, Grand-père appelait Biquet en tapant dehors avec une cuillère sur le bord d’une assiette ; notre grand chat comprenait le message et se précipitait à toute vitesse dans le fond du jardin.

    En 1978, il avait à peu près huit ans, on a remarqué qu’il avait moins d’entrain, son poil n’était pas beau. Le vétérinaire lui a fait une prise de sang, il avait un taux d’urée important, il n’y avait pas grand-chose à faire. En novembre j’ai été hospitalisée, pour un problème thyroïdien. En revenant à la maison, j’avais un beau cadeau, une belle chatte grise m’attendait, Nénette. Mais mon Biquet n’allait pas mieux. Il est parti pendant trois jours, puis il est revenu encore plus affaibli. J’ai décidé de l’emmener le soir même chez le vétérinaire, malheureusement il m’a échappé et nous ne l’avons plus revu. Il avait dû sombrer dans une sorte de coma léger pendant trois jours puis il était revenu nous dire adieu à sa façon, et a fait de même chez mes beaux-parents. Nous avons fait tout le quartier, personne ne l’avait vu. Ce fut une grande perte pour nous. Il n’a pas voulu nous montrer sa déchéance et a préféré partir, seul. Nous gardons un souvenir inoubliable de ce chat, je le répète, c’était Le Chat, qui plus est, un chat noir. Nous étions en adoration devant lui. Depuis Biquet, j’ai toujours eu un chat noir à  la maison, Patricia aussi. Comme nombre de félinophiles, j’ai un faible pour ceux dont le pelage est de velours noir avec comme seuls repères deux immenses yeux cuivrés ou verts, quand ils veulent bien nous les laisser entrevoir. Pour nous c’est un porte-bonheur. Qui allait prendre la suite ? Et bien c’est tout trouvé. Ati, la petite chatte noire qui avait élu domicile chez nous, trois ans plus tôt, et qui était très discrète. Elle a été notre compagne pendant vingt-deux ans.

    On avait surnommé Biquet « Tictic » car avec l’âge ses griffes n’étaient plus rétractiles, et quand il marchait sur le carrelage, on le reconnaissait, il faisait un petit bruit particulier.

     


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  • Mitou sauvé des eaux

     

    Dans les années 50 St Sébastien était une petite ville de huit mille habitants, en lisière de Nantes. Cela n’avait rien à voir avec Gouraya, petit village d’Algérie comptant seulement deux cent cinquante Français et autant de Musulmans. La campagne nous appartenait. La Liberté !

    Nos chiens furent enfermés et nous devions les promener en laisse. Un après-midi que nous étions avec ma mère,  ma sœur et les deux chiens en balade sur les bords de la Loire, nous entendîmes des gémissements si faibles que nous devions tendre l’oreille pour saisir d’où cela pouvait provenir. Et puis cela s’arrêtait et reprenait encore plus douloureusement. Nous étions en bordure d’un petit bras de Loire, à un endroit appelé la Becque. Evidemment les cris, très certainement un bébé chat, provenaient de l’autre côté de ce ruisseau. Pas de pont ! Ou si loin ! Il y avait, à un endroit, une sorte de gué assez tentant pour une personne téméraire comme l’était notre mère. Mais il était recouvert d’un bon petit niveau d’eau et en plus d’une sorte d’algues glissantes. Elle n’a pas hésité une seconde. Elle nous a confié les chiens qui commençaient à s’énerver et qui se mirent à pleurer dès le début de sa traversée. Arlette et moi en étions malades. Elle savait nager, pas de risque, mais nous avions peur qu’elle se casse une jambe. A l’aller tout se passa bien. Dans le champ qui bordait le ruisseau il y avait une taille de bois. Des stères avaient été entreposés là. Maman s’en approcha, guidée par les appels. Nous ne pouvions la suivre du regard, la berge étant bordée de saules. Il fallait patienter. Mais pas longtemps. On la vit revenir, les deux mains serrées contre sa poitrine. Elle avait réussi et c’était bien vivant. L’angoisse du retour. Nous ne pouvions rien faire pour l’aider, les deux chiens nous en empêchant. Elle finit par terminer son exploit et tout heureuse nous présenta Mitou, bébé noir et blanc, environ cinq semaines, pas plus, à moitié aveugle de faiblesse, maigre à ne pas décrire.

    Et c’est là que j’intervins. J’avais un bébé chat à nourrir, à sauver, à bichonner. J’étais heureuse, bien sûr. Nous l’avons sauvé. Il a grandi, grossi. Il était superbe. Il était toujours sur mes genoux, surtout quand je faisais mes devoirs. Je finissais par avoir mal aux jambes, je n’avais que douze ans et il était lourd pour moi. Mais il n’était pas question de le déranger. Je lui récitais mes leçons et je le disais aussi instruit que moi. Combien d’années l’avons-nous gardé ? Je ne m’en souviens plus. Un matin, il n’est pas venu me réveiller au lit. Le soir mon frère Jean-Claude m’annonça  qu’en allant travailler le matin en scooter, il avait vu sur la route à quelques dizaines de mètres de chez nous deux chats écrasés. Mon pauvre Mitou coureur venait de nous quitter.

    Béjar/Yvette


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