-
Par Yvette44 le 9 Janvier 2011 à 07:10
La Loire est morte ce matin
(Serge Kerval et Jacques Durand-Desjeux)
La Loire est morte ce matin
Entre St Nazaire et Mindin
C'est un marin du bout du monde
Qui l'a poussé dans l'océan
Sans savoir pourquoi ni comment
La triste fin pour une blonde
Elle était née, du moins dit-on,
Au pied du Mont Gerbier des Joncs
Et son enfance fut farouche.
Elle a courru dans les cailloux
Entre les moutons et les loups,
La fleur de gentiane à la bouche.Puis elle a grandi sans façon,
Mais dans les bois, les scieurs de long
Savaient déjà qu'elle était belle.
Et chacun d'eux rêvait la nuit
D'aller la promener au Puy
Pour lui offrir de la dentelle
Mais elle aimait mieux les rubans,
Les bleus, les rouges et les blancs,
Comme ceux que porte Marianne.
Et pour s'en pavoiser le cœur
Elle a suivi un colporteur,
Jusqu'aux fabriques de Roanne.Mais c'est plus loin, près de Nevers,
Qu'elle a vu la feuille à l'envers
Avec ses yeux bleu de faïence.
Et c'est un bouvier Bourbonnais
Qui était son frère de lait
Qui a cueilli sa défaillance !
Ainsi le sort en fut jeté
En passant par la Charité,
Bon Dieu pourtant qu'elle était maigre !
Elle a séduit un gros marchand
Qui l'emmena en Orléans
Respirer la fleur de vinaigre.
Sur le chemin de ses amours,
Orléans ne fut qu'un détour
Car le bourgeois se la fit prendre
Par le roi qui venait àblois
Le roi qu'on appelait François
François Premier la Salamandre !
Mais les amours s'ils son princiers,
Se déchirent dans les ronciers
En allant cueillir la framboise,
Et c'est avec les jardiniers,
Les vignerons, les tonneliers
Qu'elle a gouté au vin d'Amboise.
Puisqu'à Tours on est puritain
Qu'on n'aime pas que les catins
Viennent jeter leurs sortilèges,
A Saumur elle est allée voir
Des cavaliers vêtus de noir
Qui font tourner un grand manège.
Elle a tourné jusqu'en Anjou
Avec encore du rose aux joues,
La rose blanche à son corsage.
Mais elle a su à St Florent,
Quand elle a vu passer le temps,
Qu'un jour on la mettrait en cage !A Nantes où sont les derniers ponts
Elle a voulu danser en rond
Ainsi que voulait sa nature.
Mais les hommes de ce pays
N'aimaient qu'une fille aux yeux gris
Qui leur promettait l'aventure.
Et pour la mettre à la raison
On a mis la Loire en prison
On l'a chargée de lourdes chaînes,
Ce furent ses derniers colliers.
Les négriers vont par milliers,
S'il n'y a plus de bois d'ébèneEt quand sa peine fut purgée,
Elle a suivi un étranger
Pourquoi, pourquoi quand on y songe
Pour gagner cette maladie
Qui brûle encor' à ce qu'on dit,
Aux quatre coins du port de Donges
La Loire est morte ce matin
Entre St Nazaire et Mindin
C'est un marin du bout du monde
Qui l'a poussé dans l'océan
Sans savoir pourquoi ni comment
La triste fin pour une blonde
Je crois vous avoir raconté que pendant mon exposition
un monsieur était venu me chanter cette chanson.
Les visiteurs étaient ravis, c'était vraiment improvisé.
Je ne m'y attendais pas du tout.
Le thème de mon expo étant l'Estuaire de la Loire,
cela convenait parfaitement .
Seulement le lendemain j'ai eu les paroles par un autre visiteur
mais je n'ai hélas pas eu la musique!
J'ai cherché sur Internet et n'ai rien trouvé.
Quelqu'un a-t-il la musique que je pourrais joindre à ces paroles?
21 commentaires -
Par Yvette44 le 6 Janvier 2011 à 07:02
Le Pont Transbordeur de Nantes (1903-1958) est un ancien ouvrage
de franchissement de la Loire à Nantes.
Construit par l’architecte Ferdinand Arnodin , le Pont Transbordeur permettait la traversée d'un des bras de la Loire, celui de « la Madeleine », à hauteur de l’actuel Pont Anne de Bretagne, reliant le quai de le Fosse à la Prairie au Duc.
Aujourd'hui existe un nouveau projet de franchissement de la Loire, il met en lice plusieurs options : téléphérique (tramway aérien), pont transbordeur ou pont mobile.
Sources wikipédia
J'ai connu ce pont, je ne suis jamais montée dessus.
Nous sommes arrivés dans la région en 52 et il a été démoli en 58.
Qu'ont-ils réellement l'intention de faire, je me pose des questions!
N'empêche que l'ancien n'aura pas vécu longtemps!
16 commentaires -
-
Par Yvette44 le 21 Décembre 2010 à 07:08
Loire miraculeuse, amante je te dis
Avec des mots troublés ta grâce et ton poème
Je me veux baladin pour clamer que je t'aime
Puisque dès mon berceau, tu fus mon paradis.
Extrait de Loire miraculause
Cantilène à la Loire
de Gérard Brecq
13 commentaires -
Par Yvette44 le 15 Novembre 2010 à 07:11
La Loire vers Champtoceaux à l'est de Nantes.
La vie d'un fleuve d'après mon ami Chawki
J'ai reçu de sa part un commentaire sur une de mes photos sur la Loire
et j'ai trouvé ça tellement "vrai" que je vous le livre.
Suivre un cours d'eau depuis sa source jusqu'à l'embouchure,
c'est comme si l'on avait parcouru la vie d'un humain.
À la naissance, c'est les premiers balbutiements,
doucement mais sûrement.
Puis arrive le crescendo de l'impétuosité de la jeunesse,
il est fougueux.
À l'âge de la mâturité et de la sagesse,
il se calme et avance à pas mesurés.
Au seuil de la mort, n'ayant plus d'énergie,
il peine,
il ahane.
23 commentaires -
Par Yvette44 le 12 Novembre 2010 à 07:00
Ici la loire est calme
Pourtant elle n'est pas loin de se jeter dans l'Océan
Nous sommes au Pellerin
17 commentaires -
Par Yvette44 le 19 Août 2010 à 07:17
Pour vous faire patienter !!
Nantes vue de l'Île Forget à St Sébastien
A gauche le pont de la Vendée,
En arrière plan, l'île Beaulieu .
17 commentaires -
Par Yvette44 le 20 Avril 2010 à 07:56
Gérard Brecq a chanté la Loire
Secret de Charles d‘Orléans
Tant j’ai chanté Loire ma mie
Qu’en nonchaloir s’est endormie.
Doucement glisse à ses épaules
Tremblante ma main dessous les saules.
Tant j’ai chanté ma Loire belle
Que me suis attardé près d’elle.
J’ai trouvé ses hanches de sable
Son corps d’ondine insaisissable
Longuement la nuit est venue
Baigner ses draps de couche nue
Tant j’ai chanté Loire ma mie
Qu’à l’aurore s’est endormie.
Gérard Brecq
Extrait de son magnifique recueil : Cantilène à la Loire
12 commentaires -
Par Yvette44 le 11 Mars 2010 à 07:26
Tous les oiseaux de la Loire
Tous les oiseaux de Loire ont mené grand tapage
En ce matin diffus traînant son front brumeux ;
Tous les oiseaux de Loire à l’envol fastueux
Au grand livre du temps semblaient tourner la page.
Sur le sable mouillé, ils ont posé l’étoile,
Sur le roseau tremblant leur aile a caressé.
Quiconque s’approchait se sentait repoussé,
Tous les oiseaux de Loire éployaient leur grand voile.
Sur la nacre du flot, sur l’océan brun des grèves,
Hors du tumulte vain, brassant leur liberté
Tous les oiseaux de Loire ont embrassé l’été
En cadençant d’amour la splendeur de nos rêves.
Le soir, ils revenaient en longue débandade
Hautains sur le ciel pâle et s’en allaient cherchant
Des lambeaux de soleil saignant dans le couchant
Et des nids embués dans la secrète rade.
Ils passaient lentement, ourlant le diaphane,
L’air où le soir module au vent de la fraîcheur.
Je les accompagnais au rythme de mon cœur
Tant le divin dansait sur la rive profane.
Tous les oiseaux de Loire allaient de connivence
Au-delà des maisons, des regards ébahis,
Ils emportaient si loin l’âme des bas-pays
Que la lune glissait dans des draps de silence.
Gérard Brec
Gérard Brecq est né dans l'île de Loire de Saumur.
Il a peint la Loire et écrit "Cantilène à la Loire".
Je n'ai pu résister à vous recopier un de ses superbes poèmes.
Je n'ai malheureusement pas vu sa peinture.
15 commentaires -
Par Yvette44 le 3 Février 2010 à 07:18
L'agglomération qui se situe en deuxième plan à droite est Saint Sébastien sur Loire.
Les ponts chevauchant la pointe de l'île Beaulieu sont les pont de la Vendée. Ils passent aussi au-desus de l'île Forget, qui, elle, est toute proche de l'île Pinet, un peu son prolongement..
Et on distingue le début de l'île Héron si verdoyante.
Le regard se porte d'abord sur la pointe camuse de l'île Beaulieu,
(Non visibe sur la photo aérienne car plus en aval, plus vers l'estuaire.)
d'ici en pleine vue : une sorte de comprimé portuaire, serré dans la tenaille des bras du fleuve, sans un espace libre apparent - une imbrication écailleuse, confuse, mais aussi intime que celle des ardoises d'un toit, de hangars de tôle, de cales de lancement couvertes, de docks, de grues, de magasins, d'entrepôts, d'épis de voies ferrées. Luette active, congestive, sans cesse en mouvement et en soucis mais qui ne divise ici que deux chenaux déserts : à gauche le bras de la Madeleine, où l'empilement des tours de béton du nouvel hôpital dessine, à la pointe de l'ex île Gloriette, le skyline d'un Manhattan en miniature, à droite, les eaux glaireuses du bras de Pirmil, couleur de limon, et l'attrition de ces berges galeuses."
Julien Gracq, "La forme d’une ville", José Corti, 1985.
24 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique