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Photos souvenirs, Gouraya
Quelques lignes prises au hasard dans mes mémoires
"Gunugu ou les Roses de Gouraya"
C'était ce genre d'appareil qu'avaient mes parents,
un rouge pour ma mère ,
un noir pour mon père .
Mon plus grand regret est de ne pas avoir commencé à écrire plus tôt, du temps où Papa vivait encore. Je me replonge sans cesse dans ce tas de photos pêle-mêle, cherchant à situer tel ou tel épisode : décoration, déguisements, bébé dans un landau ou une poussette, enquête de gendarmerie, paysages, paquebots dans les ports etc… Et puis, j’ai un peu l’impression de violer l’intimité de ma famille, de mettre à nu certains petits secrets de cette famille avec ses forces et ses faiblesses. Je me rassure en me disant que si des photos ont été prises, c’est que c’était justement pour célébrer un événement qui méritait de ne pas se perdre dans l’indifférence.
Ces photos, nombreuses, n’ont jamais été répertoriées. Aucune indication au dos, si ce n’est la marque du laboratoire de développement : un numéro, un tampon, un coup de crayon. J’ai essayé de les ordonner par grandeur, par la qualité et le fond de couleur du support papier, par le découpage. Mais certaines pellicules ont été reprises dans d’autres laboratoires et cela complique un peu plus mes recherches. J’ai essayé aussi la sélection en comparant les coiffures de Maman ainsi que ses vêtements, l’âge des enfants. Quant à Papa, il était toujours en tenue de gendarme : difficile à classer, à part que dans sa jeunesse il fumait, mais à quelle période a-t-il arrêté ?
En dehors de ces photos, j’essaie de retrouver le climat qui existait d’après les dires de mes parents sur leur vécu. Ce lot de photos représente pour moi ce que représentent pour un avare des pièces d’or ou d’argent. Je veux me souvenir de ces choses étonnantes ou simples, de ces témoignages qui faisaient la vie courante, vécue par d’autres que moi, racontée par d’autres que moi. Me souvenir de l’histoire du temps qui passe.
Il est un fait certain, c’est que tant que l’on a ses géniteurs près de soi, on ne pense pas qu’ils puissent disparaître un jour. Nous, les humains, nous ne sommes pas différents des plantes et des animaux. Nos parents nous ont vu naître, nous les voyons mourir et à notre tour nous disparaîtrons aux yeux de nos enfants. La vie est ainsi faite. Nous avons poussé nos parents et nos enfants nous poussent à leur tour et ainsi de suite ...
Yvette
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Commentaires
Ah oui, j'ai connu ça chez moi! mon frère est parti à 28 ans, est-ce pour cela que ma mère l'a suivi presque aussitôt? Va savoir!
Bonsoir Yvette,
Je suis désolé, j'ai dû perdre mon commentaire en cours de route. Ces temps-ci, Ia connection est exécrable.
Je vais tenter de le reformuler :
C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai lu ton livre, car il a pour moi une valeur sentimentale.
Certes, il est difficile de se souvenir de tout. L'essentiel est que tu aies réussi à fixer les moments de ta vie, cette enfance qui nous poursuit, à trouver les mots justes, à raccomoder ces lambeaux selon l'ordre de leurs résurgences.
Peut-être, est-ce mieux ainsi que jamais ! C'est une prouesse !
Ne me demande surtout pas pourquoi j'ai surnommé ton livre MON BOUQUIN FÉTICHE.
Ma soeur posséde les photos de famille, si je voulais je pourrais en scanner.Mais comme chez toi, le probléme c est l identification et le classement. Tout se passe en Belgique,et mes Parents ont quitté ce pays en 46. Lorsqu on est jeune, on ne s intéresse pas trop aux hiostoires de famille, on vit avec l avenir. C est plus tard que l on regrette.
Bonne soirée Latil
On ne pense pas quand on prend des photos à les répertorier. Et maintenant avec les centaines qu'on prend en numérique, difficile de tout classer.
Salut Chawki! Mais si le commentaire était bien passé. "Mon bouquin fétiche", pourtant j'aurais bien aimé savoir moi! Pour quelle raison? Ah là là; va falloir me trouver une réponse , sinon, gare..... Bon je plaisante, il y a des fois on ne sait pourquoi certains mots nous viennent à l'esprit et on se dit que ça convient bien sans avoir d'explication à donner. En tous cas, ça me plait beaucoup. MERCI INFINIMENT Yvette
Ce que tu dis est tellement vrai, je regrette de ne pas avoir posé plus de questions à ma mère lorsqu'elle était en vie. Ton histoire, va me permettre de ne pas faire la même erreur 2 fois car, je vais poser des questions à mon père sur lui evidement mais aussi sur ma mère.
Pas pour faire un livre, car j'en serai bien incapable, mais pour que ma fille connaisse son origine et en mémoire de maman, qui est morte dans des conditions difficiles, mais qui nous a donné une leçon de courage.
Et, puis c'est une continuité, tant qu'on en parle, elle vit au travers de chacun d'entre nous.
Bon, j'arrête là, sinon, je vais t' endormir . Amitiés patricia (nikou66)
Tu as raison, prends des notes. Tu peux encore. Après on se pose des questions et il est trop tard!
Bonjour, je m'appelle Fethi Kherzane j'ai 26 ans et je suis de Gouraya, je viens de decouvir votre meirveilleux blog, je veux bien voir d'autres photos de Gouraya si c'est possible. Si vous etes un peut facebook je vous invite a visiter une page sur Gouraya ou vous pouvez trouver de belles photos, voici le lien de la page www.facebook.com/iyourayen . merci beaucoup
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c'est pour çà que depuis plus d'un an je fais un travail en psychogénéalogie...les souvenirs affluent comme lorsqu'on tire sur un bout de fil et que la pelote se dévide...mais parfois il y a des blocages...qui plus tard se débloquent et on réécrit à l'envers sa propre histoire et celles des siens