• Mimitte chatte tricolore

    Mimitte



    Et si je vous parlais de ma Mimitte

     

              Mimitte: la Parisienne 

             Nom d’origine : Marie-Jeanne.

     

              Surnoms : la Parisienne, la grande bâilleuse, chaîne Gaz service.

              Elle avait été surnommée la Parisienne par ma belle-mère, car elle avait pris l’avion à Paris pour venir chez nous à Nantes.

             Mimitte, le phénomène. Elle était très grande, rousse, tricolore, écaille de tortue à poils courts.

             Mimitte est arrivée dans notre maison par la voie des airs. En 1984, je suis partie en déplacement pour deux mois dans l’usine que l’entreprise qui m’employait, possédait à Compiègne. Il y avait un bungalow à l’extérieur de l’usine où tous les stagiaires étaient regroupés. Tous les jours je voyais cette chatte qui, évidemment, me barrait le passage, pour quémander une caresse. Je ne voulais pas qu’une amitié commence entre nous deux. Je m’efforçais de ne pas la voir. C’était difficile. J’avais appris qu’il y avait beaucoup de chats vagabonds dans le secteur. Celle-ci était nourrie par les employés de la maintenance. Pour son bien, comme pour le mien, il ne fallait pas que l’on s’attache l’une à l’autre, je n’étais que de passage. Après tout, elle vivait bien avant sans moi, elle était à l’abri et était nourrie. Mon stage fini, je suis partie.

             Deux semaines plus tard, il a fallu que je retourne là-bas pour deux jours. Et j’ai revu ma petite bête, mais dans quel état ! Des peintres d’une entreprise extérieure s’étaient amusés à lui peindre en blanc le ventre et tout le tour du corps ainsi que le bout de la queue. Elle s’était léchée, mais ses poils  étaient tout collés et blanc sale. J’étais révoltée. Que faire ? Je n’étais pas venue pour elle mais pour mon travail. Je n’avais pas la tête à ce que je faisais. Les employées du bureau du service du personnel se sont mobilisées et ont téléphoné à l’aéroport de Roissy pour connaître les conditions de voyage d’un chat en avion. Le midi je ne suis pas allée déjeuner. Un employé m’a gentiment conduite dans une galerie où j’ai fait l’achat d’un beau petit panier en osier, genre sac à main - je n’ai pas lésiné sur la dépense - puis dans une pharmacie on m’a vendu des comprimés de Décontractil. Quand je suis arrivée sur mon lieu de travail, on m’appelait au haut-parleur, je devais aller rapidement en réunion avec la direction. Dur, dur !!! Et je n'avais rien dans l'estomac! Mais je travaillais dans une biscuiterie alors.... Heureusement ma petite bête était en lieu sûr dans mon bureau que j’avais fermé. Et elle comptait sur moi.  

            Mais pour aller de Compiègne à l’aéroport de Roissy, il y avait trois quarts d’heure de route. Je devais faire le voyage de retour avec trois collègues de travail (hommes). Inutile de dire ce que j’ai entendu tout le long du chemin. De plus la chatte ne voulait pas rester dans son panier, elle était plus tranquille sur mes genoux. J’étais inquiète en pensant au trajet en avion. Comment allait-elle réagir ? Je ne me souciais même pas de mon apparence extérieure  - qui était importante pour moi à l’époque - je ne m’étais même pas remaquillée, toute mon attention allait vers cette pauvre chatte. Arrivée à l’aéroport, je me suis installée dans le hall d’attente avec la chatte sur les genoux en dehors du panier (et toujours avec sa peinture sur le dos, au grand étonnement des autres voyageurs). Le moment du départ arrivait. Elle n’était pas d’accord pour rester dans le panier. La condition était : d’accord pour un chat dans l’avion mais avec son maître et impérativement dans son panier. Trois quarts d’heure de vol ! Elle ne miaulait pas mais gigotait dans le panier. Je n’ai pas résisté, je l’ai sortie et elle s’est installée sur mes genoux dès le départ. Là encore les plaisanteries fusaient de toutes parts. L’hôtesse a préféré ignorer ce qui se passait, à ma grande reconnaissance. Pendant tout le trajet, ma petite mère a été adorable. Elle a dormi, rêvé, ronronné, fait sa toilette. Elle avait, dès notre première rencontre, une totale confiance en moi. Donc, le voyage se déroulait bien. Il faut dire que je lui avais donné un comprimé avant de partir, mais un seul et je n’étais pas sûre qu’elle en ait besoin car elle était d’un tempérament très accommodant. Et puis elle avait une vessie à toute épreuve.

             A l’arrivée à Nantes, la surprise quand Michel a vu le panier - je n’avais pas pu le prévenir ! -  surtout que mes collègues lui ont dit que des petits suivaient dans un autre panier ! Toujours les bonnes plaisanteries.

             Nous voilà donc arrivées toutes les deux à la maison, la chatte tout de suite appelée Mimitte, - chez le vétérinaire Patricia l'a nommée Marie-Jeanne !! - ne s’est pas trouvée dépaysée. Aussitôt, Patricia et moi avons entrepris de lui raser tous les poils collés. Elle a accepté gentiment. Toujours ce sentiment de sécurité qui ne l’a jamais abandonnée de toute sa vie. Par contre le plus terrible a été le bout de la queue. Par le poids de la peinture, la queue traînait. Quand on a réussi à lui enlever ce capuchon de colle, on s’est rendu compte que sa peau suintait et commençait à s’infecter. Elle avait la chair à vif, et sautait partout dès que la plaie touchait quelque chose. Elle ne supportait pas de pansement. Patricia ne pouvait pas s’en occuper, la chatte grimpait aux rideaux. Je l’ai prise avec moi au lit et elle a réussi à se calmer car j’avais pris sa queue dans une main, le petit bout abîmé en dehors, à l’abri du moindre  frottement. Nous avons quand même dormi. Le lendemain, la plaie était sèche et notre bestiole tranquille. Ensuite, tout s’est très bien passé. Elle devait avoir à peu près un an et à la maison il y avait Bip, un copain tout noir et très joueur. C’était la belle vie, je lui donnais la pilule et tout se passait bien.

             Mimitte était une très belle chatte, surtout elle était très grande. A part Biquet qui, lui aussi, était grand, je n’ai jamais eu de chat de sa carrure. Ses pattes étaient  grosses et longues. Elle était très gentille, mais surtout avait une grande confiance dans les humains : chez le vétérinaire elle ronronnait et se laissait faire sans miauler. Elle ne voyageait jamais dans un panier.

             Un jour, un lundi de Pâques (mes animaux trouvent toujours le moyen d’être malades un jour férié), notre Mimitte nous a fait une métrite, donc opération d’urgence, et voilà notre Mimitte allégée. Quand je dis allégée, le pire a été quand le vétérinaire l’a opérée, plus tard, d’une tumeur aux mamelles malheureusement cancéreuse, elle a perdu un kilo. Mimitte pesait sept kilos, mais j’ai vu pire avec Coquine qui en fait huit. La pilule, les opérations et la nourriture à volonté en ont fait des obèses, tant pis !

             Mimitte a traversé notre vie doucement, sans éclat. Elle était très présente, douce, calme, elle n’a malheureusement jamais eu l’occasion de pouponner.

             Elle a eu une tumeur à une oreille, externe heureusement. Le docteur nous a prévenus qu’il allait être obligé de l’amputer de tout son pavillon ; tant pis, après tout l’esthétique passait au second plan. Mais quand nous sommes allés la chercher le soir, eh bien ! Notre Mimitte n’était pas «défigurée». Le travail avait été parfait et cela ne paraissait presque pas. Quand même, …même si on ne se regarde pas dans une glace, on n’en est pas moins une chatte coquette !

             Quand Mimitte nous a quittés en 1997, elle a beaucoup souffert. Son cancer ne lui a pas laissé beaucoup de répit. Nous avons dû l’emmener chez le vétérinaire pour qu’il abrège ses souffrances. Ati venait tout juste de nous quitter, j’étais malade et c’était la deuxième qui m’abandonnait en peu de temps. Ils sont partis à cinq dans la même année, au moment où j’avais le plus besoin d’eux. Plusieurs personnes m’ont dit -  allez savoir pourquoi ?  que c’était pour me sauver moi, pour me guérir. Je n’accepte pas que ma guérison soit au détriment de la vie de mes animaux. Mais pourquoi m’ont-ils laissée ? Je ne sais pas si un jour, j’aurai une réponse.

             Pourquoi l’avait-on surnommée la grande bâilleuse ? Eh bien ! Mimitte bâillait tout le temps. Pas parce qu’elle avait sommeil, non, mais ça lui plaisait. Quand elle attendait sa soupe : elle bâillait ; quand on lui parlait : elle bâillait. Notre plaisir était de lui dire : «alors Mimitte, tu ne bâilles pas ? », et notre grosse mère nous montrait sa gorge, tout ça accompagné d’un « moaou!! » sonore. Nous l’avions surnommée aussi Chaîne Gaz Service car un spot publicitaire à la télévision nous avait présenté un jour un sosie de Mimitte avec un bonnet sur la tête. Patricia n’a pas pu laisser passer ça sans affubler notre pauvre chatte d’un bonnet. La ressemblance était saisissante.

                                       Et voilà pour Mimitte !

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Juin 2008 à 11:16
    Valérie
    J'aime beaucoup les histoires sur tes petits chats!!! Grâce à toi, Mimitte a eu une vie comblée j'en suis certaine!! Tu parles de Compiègne...j'habite tout près!!! Bizzzz. Merci pour ton inscription à la newsletter!!!!
    2
    Mardi 3 Juin 2008 à 11:58
    Encore une histoire de chat ! Et à chaque fois je suis touchée par ton récit il y a tant d'amour et de devotion, on sent vraiment que tu aimes tes animaux et LES animaux.Les chats qui se sont trouvés sur ton chemin ont eu bien de la chance !
    3
    Mardi 3 Juin 2008 à 15:45
    Béjar
    Oui je fais tout ce que je peux pour eux, mais je me suis rendue compte que je ne suis pas la seule heureusement!
    4
    Mardi 3 Juin 2008 à 15:45
    Béjar

    Il m'est arrivé souvent de faire la navette Nantes Compiègne, je n'aimais pas trop à cause de mes petits que je laissais.

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    5
    Mardi 3 Juin 2008 à 17:45
    béa kimcat
    brave mimitte au paradis des chats ... très émue à la lecture de son histoire biz et chamitiés de béa, amoureuse des chats...
    6
    Mardi 3 Juin 2008 à 18:14
    Béjar
    Et de 2. Chamitiés Béa
    7
    Mardi 3 Juin 2008 à 19:21
    Martine27
    Pas de doute, elle t'avait choisie
    8
    Mardi 3 Juin 2008 à 20:56
    Béjar
    Ah oui alors, j'en ai une autre qui m'a fait le même coup, c'est Ati la doyenne, j'en ai déjà parlé, elle nous avait choisies ma fille et moi dans le refuge. Elle nous a suivies en clopinant jusqu'au bureau (elle était déhanchée) et ne nous a plus lâchées.
    9
    Mercredi 4 Juin 2008 à 05:31
    Annick
    encore une brave minette!!!et une belle histoire vraie.... comment je suis arrivée en Guyane? je venais voir ma soeur tous les ans,elle était en Guyane pour le travail de son mari depuis 1986....au moment de la retraite,je n'ai pas hésité et je suis venue trouver le soleil...et ce en 1999... bisous de cayenne ou le soleil est revenu...
    10
    Mercredi 4 Juin 2008 à 13:31
    marinachili
    Une très belle histoire très émouvante et amusante. Amicalement. Violette
    11
    Mercredi 4 Juin 2008 à 18:02
    Encore une histoire d'amour remarquable... Je frissonne d'effroi en lisant que 5 de tes amies sont parties en une année. Affectueusement Yvette et merci pour ces partages. Rose
    12
    Jeudi 5 Juin 2008 à 09:22
    petrus
    elle est très belle, cette chatte, encore une amie à quatre pattes super je lui fais plein de léchouille gros ronrons de Petrus
    13
    Dimanche 8 Juin 2008 à 22:15
    Béjar
         Tu as eu raison, rien ne vaut le soleil pour le moral
    14
    Dimanche 8 Juin 2008 à 22:19
    Béjar
         Merci Violette de passer me rendre visite.
    15
    Dimanche 8 Juin 2008 à 22:21
    Béjar
             Oui j'en ai beaucoup souffert et en plus au moment de ma maladie.
    16
    Lundi 9 Juin 2008 à 15:45
    Béjar
    Pauvre Mimitte qui est déjà au paradis des chats.
    17
    Dimanche 24 Juin 2012 à 11:49
    kranzler

    Une pensée pour la parisienne… Mes chats aussi ont des surnoms. Pluton, qui est presque chartreux et en impose, c’est la Grande Chaterie. Socrate, pas bien grand, c’est la Petite Chaterie – ou Merdouillot.

    18
    Mercredi 27 Juin 2012 à 18:46
    Yvette

    Mon Socrate était un très grand chat noir. J'en avais un autre noir que j'avais appelé Titus. Il est atrrivé à, la maison, une voiture l'avait culbuté juste devant chez nous, fracture du bassin. 3 semaines couché. Donc protection sous lui. Quand je l'ai vu je lui ai dit," toi tu as une tête à t'appeler Titus", il a tourné la tête dès qu'il m'a entendu. Superbe angora. trainant dans la rue. Quand il a pu marcher je l'ai remis dehors avec un collier à notre nom de façon que ses maîtres sachent où il était. Il est parti toute la journée, est rentré KO et n'est plus jamais reparti!! Encore un chat noir, je les adore ils doivent le savoir car depuis que je me connais j'ai toujours eu un chat noir!

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