• Le port de Gouraya

    Un passage de mes écrits sur Gouraya

    Le port de Gouraya

     

    Sur la droite avant d’arriver au port, il y avait une sorte de monticule, qui surplombait la mer et qui était recouvert de jolies petites fleurs jaunes, des coucous (les fleurs et moi !  !) Et sur le bord, dans une anfractuosité, une sorte de petit puits, sur les parois duquel poussait un feuillage très fin, des capillaires. C’était très joli. Sur la droite, le petit port avec son ponton et sur la gauche la plage. Le sable du port était grossier mais riche en coquillages. Je ne saurais dire combien de kilogrammes de coquillages nous avons ramassés et combien de colliers nous avons faits. Et il ne me reste rien ! Pas un grain de sable, pas un coquillage ! Oh ! Ce n’est pas très grave car je les retrouve la nuit, mais c’est le réveil qui est le plus triste.

    Le port et ses petites barques.

    Le « ponton » n’était pas neuf, je me demande bien de quand il datait ; il était aussi appelé « canon » et servait de débarcadère pour le vin. La jetée était formée de gros blocs de béton qui n’étaient pas tous dans le prolongement, et qui avaient dû être déplacés pendant une tempête ; c’est sûr, il y a aussi des tempêtes en Méditerranée. Quand les vagues se jetaient sur cette masse qui lui barrait le passage, c’était impressionnant.

    Je craignais un peu cette plage car je ne savais pas nager. Notre mère nous apprenait les mouvements et surtout à ne pas avoir peur, mais les vagues, pourtant peu importantes, m’effrayaient. Mes frères eux rejoignaient le ponton qui leur servait de plongeoir et parfois ils nous entraînaient avec eux à l’aide de bouées, de vulgaires chambres à air, noires, de roues de voiture. Et une fois sur le promontoire, nous avions une peur bleue d’en redescendre et faire le retour alors que nous n’avions pas pied. Mais il faisait si beau et si chaud.

    C’était une grande plage et l’été beaucoup d’estivants venant de la capitale ou de villes de l’arrière-pays, la fréquentaient. J’étais jeune et j’admirais les jeunes filles en bikini ! Eh ! 1950 ! Et je les enviais ! J’avais envie d’avoir leur âge ! Mais sur cette plage, il y avait des galets, et quand on voulait s’aventurer dans l’eau pour rejoindre le sable, il fallait faire attention car la descente était abrupte et on chutait brusquement à un niveau très profond ; c’est ça, la mer Méditerranée. Au loin, on apercevait les paquebots ou pétroliers. Pour moi, il ne fallait pas qu’ils soient trop loin, car j’étais terriblement myope. Je portais des lunettes (rondes avec des bords en métal, qui me déplaisaient mais qui sont curieusement revenues à la mode récemment). Et ces lunettes, je ne m’en séparais jamais, sinon je risquais de perdre mon entourage, et je dois dire que j’en prenais grand soin, elles n’étaient pas incassables et je ne les ai jamais cassées !

    Etait-ce là qu’il y avait le fameux rocher de la fourmi ? Je ne sais pas à quelle distance du rivage il se trouvait, mais cela me paraissait loin. Il y avait de temps en temps des sortes de compétitions entre nageurs et mes frères y participaient. 


  • Commentaires

    1
    Vendredi 9 Mai 2008 à 19:28
    j'aime ces bouts de vie .. témoignage d'un temps (hélas pour nous et notre jeunesse) révolu !les fleurs et les couleurs sont présentes ainsi que les odeurs : ce sont des impressions qui restent ancrées en nous !!
    2
    Samedi 10 Mai 2008 à 10:59
    Martine27
    De précieux souvenirs et le chic pour les faire partager
    3
    Samedi 10 Mai 2008 à 11:09
    Béjar
    Oui, ces souvenirs sont bien ancrés, et j'ai écrit un livre qui attend d'être imprimé. Il faut avoir de la patience. Merci pour votre visite régulière c'est très sympa de votre part. Je commence à me familiariser avec ce blog mais ça me prend un temps fou et je délaisse ma peinture!
    4
    Samedi 10 Mai 2008 à 11:38
    Béjar
    C'est étonnant comme tous ces souvenirs nous reviennent à l'esprit. Au début c'est flou et ensuite ça revient plus net. J'ai réussi à en écrire plus de 200 pages. Je me suis suprise moi-même, car je n'étais pas si forte que cela en prose en classe.
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