• Elisa Mercoeur (1809-1835), Saint Sébastien sur Loire

     

    •  La feuille flétrie

    Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?
    J'aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.
    Un printemps, un été furent toute ta vie,
    Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.

    Pauvre feuille ! il n'est plus, le temps où ta verdure
    Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.
    Si fraîche au mois de mai, faut-il que la froidure
    Te laisse à peine encore un incertain moment !

    L'hiver, saison des nuits, s'avance et décolore
    Ce qui servait d'asile aux habitants des cieux.
    Tu meurs ! un vent du soir vient t'embrasser encore,
    Mais ces baisers glacés pour toi sont des adieux.

     

     

          Il y a tout juste 200 ans, le 24 juin 1809, naissait à Saint-Sébastien la petite Elisa Mercoeur. Placée en orphelinat pendant deux ans, elle est reprise par sa mère et grandira sans père. Très tôt, elle montre des facilités dans l'apprentissage de nombreuses matières : Français, Anglais, latin, géométrie. Dès 12 ans, elle donnera même des cours à des plus grands qu'elle.

         Mais c'est dans le domaine de la poésie qu'Elisa se distingue très jeune. À 16 ans, l'un de ses poèmes est publié dans le Journal de la Loire Inférieure. Elisa vit sans le sou et plusieurs artistes se cotisent pour publier ses premières oeuvres, avec le soutien de l'imprimeur nantais Mellinet.

         À 17 ans, Elisa Mercoeur quitte Nantes pour Paris où elle va côtoyer les grands poètes de ce siècle, comme Baudelaire et Musset. Lamartine dira d'elle : « Je ne croyais pas au talent poétique des femmes. » Malgré son succès, la jeune femme vit toujours dans la pauvreté. Elle meurt à 26 ans, emportée par la tuberculose. Ses amis poètes paieront sa sépulture au Père-Lachaise, où elle est enterrée aux côtés de grands noms du romantisme.

         Pour rendre hommage à cette jeune poétesse encore mal connue, la Ville propose de nombreux rendez-vous jusqu'en mai 2010. Un fonds de ses oeuvres et de livres qui lui sont consacrés sera disponible dès septembre à la médiathèque. Les écoles seront bien sûr associées à ce voyage littéraire. En mars, la ville plantera dans les jardins de la mairie un camélia qui portera son nom. Théâtre, dessins, expositions, les associations de la ville prendront également part à cet éloge.

    Sources: Ouest-France


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  • Elisa Mercoeur (1809-1835), Saint Sébastien sur Loire

     

    •  La feuille flétrie

    Pourquoi tomber déjà, feuille jaune et flétrie ?
    J'aimais ton doux aspect dans ce triste vallon.
    Un printemps, un été furent toute ta vie,
    Et tu vas sommeiller sur le pâle gazon.

    Pauvre feuille ! il n'est plus, le temps où ta verdure
    Ombrageait le rameau dépouillé maintenant.
    Si fraîche au mois de mai, faut-il que la froidure
    Te laisse à peine encore un incertain moment !

    L'hiver, saison des nuits, s'avance et décolore
    Ce qui servait d'asile aux habitants des cieux.
    Tu meurs ! un vent du soir vient t'embrasser encore,
    Mais ces baisers glacés pour toi sont des adieux.

     

     

          Il y a tout juste 200 ans, le 24 juin 1809, naissait à Saint-Sébastien la petite Elisa Mercoeur. Placée en orphelinat pendant deux ans, elle est reprise par sa mère et grandira sans père. Très tôt, elle montre des facilités dans l'apprentissage de nombreuses matières : Français, Anglais, latin, géométrie. Dès 12 ans, elle donnera même des cours à des plus grands qu'elle.

         Mais c'est dans le domaine de la poésie qu'Elisa se distingue très jeune. À 16 ans, l'un de ses poèmes est publié dans le Journal de la Loire Inférieure. Elisa vit sans le sou et plusieurs artistes se cotisent pour publier ses premières oeuvres, avec le soutien de l'imprimeur nantais Mellinet.

         À 17 ans, Elisa Mercoeur quitte Nantes pour Paris où elle va côtoyer les grands poètes de ce siècle, comme Baudelaire et Musset. Lamartine dira d'elle : « Je ne croyais pas au talent poétique des femmes. » Malgré son succès, la jeune femme vit toujours dans la pauvreté. Elle meurt à 26 ans, emportée par la tuberculose. Ses amis poètes paieront sa sépulture au Père-Lachaise, où elle est enterrée aux côtés de grands noms du romantisme.

         Pour rendre hommage à cette jeune poétesse encore mal connue, la Ville propose de nombreux rendez-vous jusqu'en mai 2010. Un fonds de ses oeuvres et de livres qui lui sont consacrés sera disponible dès septembre à la médiathèque. Les écoles seront bien sûr associées à ce voyage littéraire. En mars, la ville plantera dans les jardins de la mairie un camélia qui portera son nom. Théâtre, dessins, expositions, les associations de la ville prendront également part à cet éloge.

    Sources: Ouest-France


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  •        

    Le chat noir de la palissade

     

    Le chat noir de la palissade
    Promène son museau partout,
    C'est un pirate en embassade,
    Le chat noir qui s'en vient chez nous.

    Dans le jardin ou sur le toit,
    En mille et une escapades
    De tous côtés, il est le roi.

    Il est le tigre du Bengale
    Et le prince des maraudeurs,
    Sa moquerie est sans égale:
    Ce chat-là est un chapardeur.

    Il faut le voir, cet escogriffe,
    Ce gracile animal ingrat
    Qui lacère à grands coups de griffe
    Les détritus de papier gras.

    Il mène sa vie à sa guise,
    Ne faisant que ce qui lui plaît,
    Il se complaît dans des bêtises
    Qui ne valent pas un couplet.

    Et cependant si ce vaurien
    Ne commet que des incartades
    A la maison, on l'aime bien,
    Le chat noir de la palissade.

    Henri Monnier


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  •        

    Le chat noir de la palissade

     

    Le chat noir de la palissade
    Promène son museau partout,
    C'est un pirate en embassade,
    Le chat noir qui s'en vient chez nous.

    Dans le jardin ou sur le toit,
    En mille et une escapades
    De tous côtés, il est le roi.

    Il est le tigre du Bengale
    Et le prince des maraudeurs,
    Sa moquerie est sans égale:
    Ce chat-là est un chapardeur.

    Il faut le voir, cet escogriffe,
    Ce gracile animal ingrat
    Qui lacère à grands coups de griffe
    Les détritus de papier gras.

    Il mène sa vie à sa guise,
    Ne faisant que ce qui lui plaît,
    Il se complaît dans des bêtises
    Qui ne valent pas un couplet.

    Et cependant si ce vaurien
    Ne commet que des incartades
    A la maison, on l'aime bien,
    Le chat noir de la palissade.

    Henri Monnier


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  •  


    Le cor

    J'aime le son du cor, le soir au fond des bois,
    Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
    Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille
    Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

    Que de fois seul dans l'ombre à minuit demeuré,
    J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré!
    Car je croyais ouïr de ses bruits prophétiques
    qui précédaient la mort des paladins antiques.

    O montagne d'azur! o pays adoré,
    Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
    Cascades qui tombez des neiges entraînées;
    Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées;

    Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
    Dont le front est de glace et le pied de gazon!
    C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
    Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre.

    Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
    De cette voix d'airain fait retentir la nuit;
    A ses chants cadencés autour de lui se mêle
    L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.

    Une biche attentive, au lieu de se cacher,
    Se suspend immobile au milieu du rocher,
    Et la cascade unit dans une chute immense
    Son éternelle plainte aux chants de la romance.

    Âmes des chevaliers, revenez-vous encor?
    Est-ce vous qui parlez avec la voix du cor?
    Roncevaux! Roncevaux! dans ta sombre vallée,
    L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée?

    Alfred de Vigny

           Je ne sais plus en quelle classe j'étais quand j'ai appris ce poème. Mais il est un des rares que je connaisse par coeur. Il me plaît de temps en temps de me le réciter pour voir si ma mémoire est encore bonne. Et ça marche toujours.
           Il est un peu triste, à cause de la chasse mais il est si bien décrit par l'auteur. Bien sûr il ne s'arrête pas là mais je n'étais pas allée plus loin. Je ne me souviens que du premier vers suivant  et du dernier: Tous les preux étaient morts etc.et la fin: Dieu! que le son du cor est triste au fond des bois. La chanson Roland! Roland de Ronceveau.
           Cela vous rappelle-t-il quelque chose? Regardez la construction des alexandrins! Je les lis comme je regarde un tableau de maître!

          

     


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    Le cor

    J'aime le son du cor, le soir au fond des bois,
    Soit qu'il chante les pleurs de la biche aux abois,
    Ou l'adieu du chasseur que l'écho faible accueille
    Et que le vent du nord porte de feuille en feuille.

    Que de fois seul dans l'ombre à minuit demeuré,
    J'ai souri de l'entendre, et plus souvent pleuré!
    Car je croyais ouïr de ses bruits prophétiques
    qui précédaient la mort des paladins antiques.

    O montagne d'azur! o pays adoré,
    Rocs de la Frazona, cirque du Marboré,
    Cascades qui tombez des neiges entraînées;
    Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrénées;

    Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
    Dont le front est de glace et le pied de gazon!
    C'est là qu'il faut s'asseoir, c'est là qu'il faut entendre
    Les airs lointains d'un cor mélancolique et tendre.

    Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,
    De cette voix d'airain fait retentir la nuit;
    A ses chants cadencés autour de lui se mêle
    L'harmonieux grelot du jeune agneau qui bêle.

    Une biche attentive, au lieu de se cacher,
    Se suspend immobile au milieu du rocher,
    Et la cascade unit dans une chute immense
    Son éternelle plainte aux chants de la romance.

    Âmes des chevaliers, revenez-vous encor?
    Est-ce vous qui parlez avec la voix du cor?
    Roncevaux! Roncevaux! dans ta sombre vallée,
    L'ombre du grand Roland n'est donc pas consolée?

    Alfred de Vigny

           Je ne sais plus en quelle classe j'étais quand j'ai appris ce poème. Mais il est un des rares que je connaisse par coeur. Il me plaît de temps en temps de me le réciter pour voir si ma mémoire est encore bonne. Et ça marche toujours.
           Il est un peu triste, à cause de la chasse mais il est si bien décrit par l'auteur. Bien sûr il ne s'arrête pas là mais je n'étais pas allée plus loin. Je ne me souviens que du premier vers suivant  et du dernier: Tous les preux étaient morts etc.et la fin: Dieu! que le son du cor est triste au fond des bois. La chanson Roland! Roland de Ronceveau.
           Cela vous rappelle-t-il quelque chose? Regardez la construction des alexandrins! Je les lis comme je regarde un tableau de maître!

          

     


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