• Le paludisme

    Quelques passages de mes écrits sur l’Algérie

     

    Le paludisme

     

    … il est temps que je mentionne le paludisme, car nous y sommes tous passés, toute la famille a été atteinte par cette maladie, plus ou moins suivant les sujets, mais nous avons tous été marqués ! Quand nous sommes arrivés en France, nous n’osions pas parler de cette maladie, les Français en avaient peur ! Ils assimilaient ça à une sorte  de « delirium tremens » ! Un genre de folie ! D’ailleurs, on entendait souvent cette phrase : « Ils ont fait les colonies, alors… » et cela sous-entendait toutes sortes de maladies épouvantables et pourquoi pas contagieuses !

    Bon le paludisme, appelé malaria suivant les régions est une parasitose transmise par la piqûre d’un moustique femelle, l’anophèle, provoquant des fièvres intermittentes. Avant que la quinine ne fasse son apparition, les décès étaient nombreux et beaucoup ne revirent pas leur pays.  Alors ce moustique ? Même actuellement il est encore un fléau. A l’époque, nous utilisions du Fly-tox qui avait une odeur affreuse. Chaque famille avait sa pompe pour l’intérieur des maisons mais comme le moustique pullulait sur les bords des oueds, dans les régions marécageuses, dans les roseaux et les lauriers, il fallait recommencer tous les jours.

    Les eucalyptus, ces arbres aux troncs si beaux qui me fascinaient par leur élégance et leur feuillage toujours d’un vert un peu bleu argenté, ces eucalyptus ne sont pas innocents non plus en ce qui concerne le paludisme. Cet arbre qui a la particularité de grandir très vite, était l’arbre fétiche des colonisateurs français en Afrique du Nord. Ses feuilles servaient à soigner les bronches et son bois n’était pas à dédaigner. Cependant, personne n’avait prévu que cet arbre si prisé était pourvoyeur de paludisme. Les moustiques restaient tapis dans la journée sous les feuilles longues et plates d’où ils descendaient tranquillement à la tombée de la nuit pour assaillir les populations. Et voilà toute la famille Richard atteinte par le paludisme. Cela se manifestait par de la fièvre sans raison apparente, des tremblements, une très grande fatigue, parfois accompagnée de jaunisse (ictère), et puis de violents maux de tête. En ce qui me concerne, j’ai avalé suffisamment de quinacrine, des petits comprimés jaunes, qui me faisaient dire que si j’avais le teint jaune c’était eux qui en étaient la cause. Ils étaient horriblement amers ! Je n’ai jamais eu de très fortes fièvres ou alors je ne m’en souviens pas, c’était plutôt à l’état latent, avec des maux de tête insupportables qui durèrent même après notre arrivée en France. Heureusement, par la suite tout fut éradiqué ….


  • Commentaires

    1
    Lundi 5 Mai 2008 à 18:24
    Le paludisme est guéri mais le mal du pays non. Quant à la quinine, mon père a dû en prendre pendant 20 ans (ou presque ) et il a vécu jusqu'à 94 ans!
    2
    Dimanche 11 Mai 2008 à 19:06
    merci pour les réponses. la nostalgie et le mal du pays se ressentent dans tous tes écrits ! comme l'Algérie doit être belle ! Tant de "Pieds Noirs" ont le spleen !! cela le prouve ... j'aimerais vraiment la visiter, mais avec quelqu'un qui connait
    3
    Lundi 12 Mai 2008 à 14:41

    Oui moi aussi j'aimerai y retourner mais hélas ma santé ne m'autorise pas le voyage. C'est un pays extraordinaire . Et en plus c'est mon pays natal, ça ne peut être que beau.

    4
    clothylde
    Mardi 9 Octobre 2012 à 12:48
    en bonne française : en guérit-on définitivement ou celà reste- t-il à l'état latent ?, et la quinine a-t-elle des conséquences à long terme ? interessant tout ça !
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