Homme
libre, toujours, tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes,
O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
O lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire
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Beaudelaire, tu chériras la mer!
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Commentaires
Coucou , Yvette , c tjr trés agréable d'ecouter , de lire de la poesie , et pour les plus chanceux d'en écrire ...alors merci pour ce partage , biz , bonne journée .
Merci, on est toujours content de le relire, incontournable Baudelaire !!
Bisous, Marielle.
j'aime baudelaire....celui ci est un peu sombre et tourmenté pour moi aujourd'hui...
gros bisous
Bonjour Yvette,
Un hymne à la mer.
La thèse et l'antithèse ; le choc, la fougue, la rage, la folie opposés à la caresse, le calme, la douceur, la raison.
... Enfin ! la mer calme et la mer en furie ou l'amour et ses multiples facettes.
Un des plus beaux poèmex de Baudelaire.
Beaudelaire est un de mes poètes préférés, même si des fois c'est tragique ce qu'il a écrit!
Nous sommes nombreux comme toi ! Si nous nous retrouvons sur les mêmes blogs c'est que nous avons les mêmes goûts. Merci Marielle
Merci de ta visite Thanina, je ne sais pas quel temps il fait chez toi, mais ici dans l'Ouest, ça tombe depuis midi et fort même!
Oui Linou, et moi je l'adore. Je ne suis qu'à 40km de l'océan et pourtant je n'y vais que rarement, c'est triste tout de même!
La mer telle que je l'aime et la regrette. Combien de fois suis-je restée plage Margareth (que tu connais), fascinée par ces hautes vagues ?
Moi je préfère la mer à la montagne et pourtant c'est beau les forêts . Mais en montagne je me sens oppressée alors qu'au bord de la mer je respire à pleins poumons!
Tu te sens oppressée à la montagne ? Mon oncle aussi prétendait cela. Et je n'arrivais pas à le comprendre.
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la mer ... elle en a fait couler de l'encre ... que de superbes poèmes ! bisous