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    Pour ma mère

     

    Il y a plus de fleurs
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Que dans tous les vergers ;
    Plus de merles rieurs
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Que dans le monde entier ;
    Et bien plus de baisers
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Qu'on en pourrait donner.

     

    Maurice Carême


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    Paroles d’Afrique

     

    Si tu possèdes de grandes richesses

    Et si tu ne fais pas de don,

    Et que tu n’offres rien aux enfants de tes frères,

    Si un mendiant vient à toi,

    Et que tu le renvoies les mains vides,

    Quand tu deviendras vieux et que tu mourras,

    A ce moment là,

    Ta mort sera semblable à celle d’une souris de ta maison,

    Et la nouvelle de ta mort ne dépassera pas le seuil de ta porte,

    Car comme la vulgaire mouche, comme elle,  tu es sans poids.

     

                                Texte recueilli dans Carnets de Sagesse

     


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  • Un oiseau s'envole! 

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    Un oiseau s'envole,
    II rejette les nues comme un voile inutile,
    II n'a jamais craint la lumière,
    Enfermé dans son vol
    II n'a jamais eu d'ombre.

    Coquilles des moissons brisées par le soleil.
    Toutes les feuilles dans les bois disent oui,
    Elles ne savent dire que oui,
    Toute question, toute réponse
    Et la rosée coule au fond de ce oui.

    Un homme aux yeux légers décrit le ciel d'amour.
    Il en rassemble les merveilles
    Comme des feuilles dans un bois,
    Comme des oiseaux dans leurs ailes
    Et des hommes dans le sommeil.

     

    Paul Eluard

     

     

     


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    La Feuille

     

     

    De ta tige détachée,
    Pauvre feuille desséchée,
    Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
    L'orage a brisé le chêne
    Qui seul était mon soutien.
    De son inconstante haleine
    Le zéphyr ou l'aquilon
    Depuis ce jour me promène
    De la forêt à la plaine,
    De la montagne au vallon.
    Je vais où le vent me mène,
    Sans me plaindre ou m'effrayer:
    Je vais où va toute chose,
    Où va la feuille de rose
    Et la feuille de laurier.

     

     

    Antoine Vincent Arnault (1766 - 1834)


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    “Il y a des moments où l’on se sent libéré de ses propres limites et imperfections humaines.

    Dans de tels instant on se voit là, dans un tout petit coin d’une petite planète, le regard fixé en émerveillement sur la beauté froide et pourtant profonde et émouvante de ce qui est éternel, de ce qui est insaisissable.

    La vie et la mort se fondent ensemble et il n’y a pas d’évolution ni de destination, il n’y a que ETRE." Albert Einstein

    Albert Einstein


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    Chemin faisant ...

    Chemin faisant, j'ai rencontré la Terre qui m'a dit:
          je fais mon petit tour quotidien de 24 heures autour du soleil.
    Ca me réchauffe, je suis tellement seule.

     

     

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             Les autres planètes me battent froid

    et les comètes ont peur pour leur chevelure.  
              Dès que je leurs souris, elles s'enfuient.
            Elles voient sans doute que je suis malade,
    je les dégoûte depuis que j'ai attrapé des hommes.

             Au début, je n'y faisais pas attention

     et puis les démangeaisons ont commencé;
    j'ai tout essayé pour m'en débarrasser;
    je me suis lavée à grande eau du déluge,
     j'ai tenté des épidémies, des famines, des guerres,
     mais rien n'y fait, je suis découragée.

              Ils sont bien accrochés,
    ils grouillent sur mon corps,
    ils se reproduisent a un rythme épouvantable.
    Depuis un siècle ou deux, c'est presque insupportable.

                    J'en ai partout, j'en ai même aux pôles.
    Ils ont grimpé sur mes montagnes,
    ils plongent dans mes océans,
    ils me sucent tout mon sang...
                 
                           Voyez la mine que j'ai, moi qui étais si belle! 

    Guy Merchier.




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    Nature au coeur profond sur qui les cieux reposent
    Nul n'aura comme moi si chaudement aimé

    La lumière des jours et la douceur des choses,
    L'eau luisante et la terre où la vie a germé.
    Les forêts, les étangs et les plaines fécondes
    Ont plus touché mes yeux que les regards humains,
    Je me suis appuyée à la beauté du monde
    Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains .

                                                      Anna de NOAILLES

     

    Ce poème me parle comme un tableau.


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    Nuit de printemps

    Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
    Déjà la nuit au calice des fleurs
    Verse la perle et l'ambre de ses pleurs ;
    Aucun zéphyr n'agite le feuillage.
    Sous un berceau, tranquillement assis,
    Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
    Je sens couler mes pensers rafraîchis
    Dans les parfums que la nature apprête.
    Des bois dont l'ombre, en ces prés blanchissants,
    Avec lenteur se dessine et repose,
    Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
    Vont tour à tour réveiller le printemps
    Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
    Mélodieux, solitaire Ségrais,
    Jusqu'à mon coeur vous portez votre paix !
    Des prés aussi traversant le silence,
    J'entends au loin, vers ce riant séjour,
    La voix du chien qui gronde et veille autour
    De l'humble toit qu'habite l'innocence.
    Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
    Parmi les cieux à l'aurore entrouverts,
    Phébé n'a plus que des clartés mourantes,
    Et le zéphyr, en rasant le verger,
    De l'orient, avec un bruit léger,
    Se vient poser sur ces tiges tremblantes

     

    François de Chateaubriand.


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    La vie est un grand livre ...

    A chaque page délicatement tournée,

    C'est un voyage dans le passé.

     

     

    La vie est un grand livre ...

     Que le destin a rempli,

     Une page, chaque jour a écrit.

     

     

     

    La vie est un grand livre ...

    Feuillets jaunis, la trame usée

    portent le poids des années.

    

    

    La vie est un grand livre ...

    Qu'un jour on aura fermé,

    Devant ceux qu'il faudra quitter,

    Seul, leur amour le fera se rouvrir!

    

    Poésie de mon amie Marielle

     

      http://marielle-poesie.over-blog.com/


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    Printemps

     

    Au temps de Ver qu'un chacun prend plaisance
    A écouter la musique accordance
    Des oisillons qui par champs, à loisir,
    A gergonner prennent joie et plaisir
    Voyant les fleurs en verdures croissantes,
    Arbres vêtus de feuilles verdoyantes,
    Prendre Cérès sa robe jà couverte
    Totalement de branche ou herbe verte,
    Dame Nature aorner les branchettes
    De prunes, noix, cerises et pommettes
    Et d'autres biens qui servent de pâture
    A toute humaine et fragile facture,

    Le Dieu Priape, en jardins cultiveur,
    Donnait aux fleurs délicate saveur,
    Faisait herbette hors des boutons sortir,
    Dont mettent peine amoureux s'assortir
    Pour présenter à leurs dames frisquettes
    Quand en secret sont dedans leurs chambrettes ;
    Pan, le cornu, par forêt umbrifère,
    Commençait jà ses maisons à refaire
    Par froid hiver et gelée démolies,
    Et les avait alors tant embellies
    Que chose était par leur grande verdure,
    Consolative à toute regardure ;
    Les champs étaient verts comme papegay !
    De quoi maint homme était joyeux et gai,
    Et bien souvent aucun, par sa gaieté,
    Lors d'amourette hantait l'aménité
    Faisant rondeaux, chansonnette et ballades,
    Dames menaient par jardins et feuillades
    Et leur donnaient souvent sur le pré vert
    Ou une oeillade ou un baiser couvert
    Dont ils étaient résolus comme pape ;
    Un autre ôtait son manteau ou sa cape
    Pour faire sauts et pour bondir en l'air
    A cette fin que de lui fît parler.

    En ce temps-là, si propre aux amoureux,
    Moi qui étais pensif et douloureux
    Et qui n'avais du plaisir une goutte
    Non plus que ceux que tourmente la goutte,
    Vouloir me prit de ma chambre laisser
    Pour un petit aller le temps passer
    En un vert bois qui près de moi était,
    Le plus souvent où personne n'était,
    Afin que pusse un mien deuil étranger,
    Pour un petit m'ébattre et soulager.

    En ce vert bois doncques m'acheminai
    Et ci et là, seulet, me promenai
    Dessous rameaux et branches verdelettes ;
    Me promenant, pensais mille chosettes.

    Michel d'Amboise

      

    Michel d'Amboise, écuyer, surnommé « l'esclave fortuné » (vers 1502-1547), homme de cour, poète, traducteur et essayiste prolixe.


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