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Par Yvette44 le 23 Novembre 2011 à 06:50
Un arbre nous regarde à travers la fenêtre
De ses milliers d'yeux verts : on dirait qu'il sourit
De nous voir rassemblés à la table de hêtre,
Nous de la maisonnée qu'il couve comme un nid.
C'est un très vieil ami, un arbre de famille
Qu'un grand-père a planté dans le temps près du puits ;
Son écorce est ridée mais, chaque année, scintillent
Des rameaux nouveau-nés ornés de jeunes fruits.
Depuis tant de printemps et des étés sans nombre
Il étreint la maison de ses racines blanches
Et chacun tour à tour a gouté sous son ombre
La fraîcheur embaumée que distillent ses branches.
Les enfants et les chats ont joué avec lui
Sous la lumière rousse et dorée de l'automne ;
Il a porté les fruits des étoiles, la nuit,
Et plus d'oiseaux chanteurs qu'une aube qui frissonne.
Ainsi quand il regarde à travers la fenêtre
De ses milliers d'yeux verts, je sais qu'il nous sourit,
L'arbre aimé, l'arbre ami qui tous nous a vus naître,
Nous de la maisonnée qu'il couve comme un nid.
Marc Alyn
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Par Yvette44 le 22 Novembre 2011 à 06:57
ll pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Et c’est le soir, ma mère,
Et
Si doucement
Que c’est la même pluie
Et le même automne
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut et il y a encore,
Comme il y a bien des ans,
Combien de cœurs au fil de l’eau
Et combien de petits sabots
Rêvant au coin de l’âtre.
tes genoux sont là
Si près du feu
Que c’est le même soir
Et les mêmes genoux
Qu’il y a bien des ans.
Il pleut doucement, ma mère,
Et c’est l’automne
Et c’est le soir, ma mère,
Et tes genoux sont là.
Prends-moi sur tes genoux, ce soir,
Comme il y a bien des ans
Et raconte-moi l'histoire
De la Belle au bois dormant.
Maurice Carême
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Par Yvette44 le 12 Novembre 2011 à 06:43
Dans ma maison de feuilles
Dans ma maison de feuilles
Et de bleu horizon,
Mon voisin l'écureuil
Est mon seul compagnon.
Le silence y est fait
De mille bruits si doux
Qu'il est comme de l'eau
Glissant sur les cailloux.
Oui, c'est là que je vis
Avec l'arbre qui parle,
Avec l'oiseau qui lit
Pour moi dans les étoiles.
Parfois un vol de mots
Se pose en mes branchages
Du jeu de leurs échos,
Naît un nouveau langage
Je tente gauchement
Parfois de le parler.
Il n'y a que le ciel
Qui veut bien m'écouter.
Maurice Carême.
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Par Yvette44 le 10 Novembre 2011 à 06:46
La petite goutte d'eau juste avant qu'elle ne tombe,
je l'ai eue in extrémis!
Ah ! que de merveilles scintillent
Lorsque danse une goutte d'eau !
Un ange parfois joue aux billes,
Une étoile tombe au ruisseau.
On ne sait jamais quel manteau
De fée courant dans les jonquilles
On peut coudre avec une aiguille
En rêvant derrière un carreau.
Maurice Carême
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Par Yvette44 le 8 Novembre 2011 à 06:51
Théo n'est pas un félin bas de gamme comme le dit l'auteur de ce poème.
On les a fait Venir!
Je suis le chat de cimetière,
De terrain vague et de gouttière,
De Haute-Égypte et du ruisseau
Je suis venu de saut en saut.Je suis le chat qui se prélasse
A l'instant où le soleil passe,
Dans vos jardins et dans vos cours
Sans avoir patte de velours.Je suis le chat de l'infortune,
Le trublion du clair de lune
Qui vous réveille dans la nuit
Au beau milieu de vos ennuis.Je suis le chat des maléfices
Condamné par le Saint-Office;
J'évoque la superstition
Qui cause vos malédictions.Je suis le chat qui déambule
Dans vos couloirs de vestibules,
Et qui fait ses petits besoins
Sous la porte cochère du coin.Je suis le félin bas de gamme,
La bonne action des vieilles dames
Qui me prodiguent le ronron
Sans souci du qu'en dira-t-on.Épargnez moi par vos prières
Le châtiment de la fourrière
Où finissent vos émigrés
Sans demeure et sans pedigree.Henri Monnier
Écrivain et caricaturiste français
1799 - 1877
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Par Yvette44 le 28 Octobre 2011 à 06:59
Nature Morte de Claude Monet!
Fruits de saison....
Voici des fruits...
Voici des fruits,des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
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Par Yvette44 le 20 Octobre 2011 à 06:54
La déshumanisation de l’Être
Ils partagent avec nous cette vie sur la terre
Depuis la nuit des Temps, ils se cachent et se terrent
Ils sont devenus pour nous des produits et pourtant
Lorsque l’on est seul, c’est vers eux que l’on temps
Nos cœurs si déçus par l’âpreté humaine
Et que l’on reçoit en retour la bonté sans la haine.
Tous ces animaux magnifiques que l’on tue
Alors qu’on le sait, lorsqu’ils ne seront plus,
Quand sur terre ne resteront que les hommes
Crées à l’image de Dieu, mais en somme
Diabolisés par leur désir de destruction inné,
Ils n’en finiront plus de vouloir s’entre-tuer !
La planète était belle et harmonieuse
Tant que la vie n’apporte cette nombreuse
Humanité barbare et, hélas, tueuse !
Brigitte BARDOT
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Par Yvette44 le 14 Octobre 2011 à 06:53Confidences automnales
L'automne jeune et beau dans les plaines arides,
Vibrait ingénument de ses feux redoublés ;
Tes longs cheveux blanchis, en flots amoncelés,
Mangeaient ton clair visage aux lumineuses rides.
Et je te voyais là, doux fantôme incertain
Contemplant sur mon front une ou deux mèches grises,
Et je sentais sur moi tes prunelles éprises
Qui semblaient repousser quelque démon lointain.
Vingt ans avaient coulé, perfides comme une onde,
Vingt ans de vain tumulte et de lits captieux
Où le temps avait mis de l'eau trouble en tes yeux
Et dans les miens l'amère inanité du monde.
J'étais le confident, le complice autrefois
Bien que dix mille jours fissent de toi l'aînée ;
Nous avions souvent eu la lèvre illuminée
Par des tableaux profonds et rieurs à la fois.
Cependant le vent tiède échevelait nos têtes ;
Tes fines mains déjà frissonnaient en fuyant ;
Dehors tout s'animait ; le soleil bienveillant
Faisait avec éclat de nouvelles conquêtes.
Et sans même un regard et le coeur affamé,
D'une tremblante voix d'où montait une plainte,
Tu murmuras longtemps, vieille, la face éteinte :
" Oui, je t'ai bien aimé, bien aimé, bien aimé... "
Thierry Cabot
Poème extrait de " La Blessure des Mots "
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Par Yvette44 le 13 Octobre 2011 à 06:52
Marions-nous charmante Rose!
Marions-nous charmante rose
Marions-nous car il est temps
Belle rose charmante rose
Marions-nous car il est temps
Belle rose du printemps .Auteur Anonyme.
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Par Yvette44 le 8 Octobre 2011 à 06:48
Le front de mer à Gouraya
le ponton qui servait de plongeoir
Jules Verne
La mer est tout
"- Vous aimez la mer, capitaine?.
- Oui ! je l'aime ! La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C'est l'immense désert où l'homme n'est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n'est que le véhicule d'une surnaturelle et prodigieuse existence; elle n'est que mouvement et amour; c'est l'infini vivant, comme l'a dit un de vos poètes. La mer est le vaste réservoir de la nature. C'est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s'il ne finira pas par elle ! Là est la suprême tranquillité. La mer n'appartient pas aux despotes. À sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s'y battre, s'y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s'éteint, leur puissance disparaît ! Ah monsieur, vivez, vivez au sein des mers ! Là seulement est l'indépendance! Là je ne reconnais pas de maîtres ! Là je suis libre !"Jules vernes Vingt mille lieus sous les mers"
D'après Jules Verne, 20000 Lieues sous les mers
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