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    Un arbre nous regarde à travers la fenêtre

    De ses milliers d'yeux verts : on dirait qu'il sourit

    De nous voir rassemblés à la table de hêtre,

    Nous de la maisonnée qu'il couve comme un nid.

     

    C'est un très vieil ami, un arbre de famille

    Qu'un grand-père a planté dans le temps près du puits ;

    Son écorce est ridée mais, chaque année, scintillent

    Des rameaux nouveau-nés ornés de jeunes fruits.

     

    Depuis tant de printemps et des étés sans nombre

    Il étreint la maison de ses racines blanches

    Et chacun tour à tour a gouté sous son ombre

    La fraîcheur embaumée que distillent ses branches.

     

    Les enfants et les chats ont joué avec lui

    Sous la lumière rousse et dorée de l'automne ;

    Il a porté les fruits des étoiles, la nuit,

    Et plus d'oiseaux chanteurs qu'une aube qui frissonne.

     

    Ainsi quand il regarde à travers la fenêtre

    De ses milliers d'yeux verts, je sais qu'il nous sourit,

    L'arbre aimé, l'arbre ami qui tous nous a vus naître,

    Nous de la maisonnée qu'il couve comme un nid.

     

     

    Marc Alyn


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    ll pleut doucement, ma mère,

    Et c’est l’automne  

    Et c’est le soir, ma mère,

     

     

    Et

    Si doucement

    Que c’est la même pluie

    Et le même automne

    Qu’il y a bien des ans.

     

    Il pleut et il y a encore,

    Comme il y a bien des ans,

    Combien de cœurs au fil de l’eau

    Et combien de petits sabots

    Rêvant au coin de l’âtre.

    tes genoux sont là

     

     

    Si près du feu

    Que c’est le même soir

    Et les mêmes genoux

    Qu’il y a bien des ans.

     

    Il pleut doucement, ma mère,

    Et c’est l’automne

    Et c’est le soir, ma mère,

    Et tes genoux sont là.

     

    Prends-moi sur tes genoux, ce soir,

    Comme il y a bien des ans

    Et raconte-moi l'histoire

    De la Belle au bois dormant.

     

                                        Maurice Carême


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    Dans ma maison de feuilles

     

    Dans ma maison de feuilles

    Et de bleu horizon,
    Mon voisin l'écureuil
    Est mon seul compagnon.
     
    Le silence y est fait
    De mille bruits si doux
    Qu'il est comme de l'eau
    Glissant sur les cailloux.
     
    Oui, c'est là que je vis
    Avec l'arbre qui parle,
    Avec l'oiseau qui lit
    Pour moi dans les étoiles.
     
    Parfois un vol de mots
    Se pose en mes branchages
    Du jeu de leurs échos,
    Naît un nouveau langage
     
    Je tente gauchement
    Parfois de le parler.
    Il n'y a que le ciel
    Qui veut bien m'écouter.

     
     Maurice Carême.


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    La petite goutte d'eau juste avant qu'elle ne tombe,

     

    je l'ai eue in extrémis!

     

     

     

    Ah ! que de merveilles scintillent

    Lorsque danse une goutte d'eau !

    Un ange parfois joue aux billes,

    Une étoile tombe au ruisseau.

    On ne sait jamais quel manteau

    De fée courant dans les jonquilles

    On peut coudre avec une aiguille

    En rêvant derrière un carreau.

     

    Maurice Carême


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      Théo n'est pas un félin bas de gamme comme le dit l'auteur de ce poème.

     

     

    On les a fait Venir!

    Je suis le chat de cimetière,
    De terrain vague et de gouttière,
    De Haute-Égypte et du ruisseau
    Je suis venu de saut en saut.

    Je suis le chat qui se prélasse
    A l'instant où le soleil passe,
    Dans vos jardins et dans vos cours
    Sans avoir patte de velours.

    Je suis le chat de l'infortune,
    Le trublion du clair de lune
    Qui vous réveille dans la nuit
    Au beau milieu de vos ennuis.

    Je suis le chat des maléfices
    Condamné par le Saint-Office;
    J'évoque la superstition
    Qui cause vos malédictions.

    Je suis le chat qui déambule
    Dans vos couloirs de vestibules,
    Et qui fait ses petits besoins
    Sous la porte cochère du coin.

    Je suis le félin bas de gamme,
    La bonne action des vieilles dames
    Qui me prodiguent le ronron
    Sans souci du qu'en dira-t-on.

    Épargnez moi par vos prières
    Le châtiment de la fourrière
    Où finissent vos émigrés
    Sans demeure et sans pedigree.

     

    Henri Monnier

    Écrivain et caricaturiste français

    1799 - 1877


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      Nature Morte de Claude Monet!

    Fruits de saison....

     

     

     

    Voici des fruits...

     

    Voici des fruits,des fleurs, des feuilles et des branches
    Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
    Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
    Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

     

    J'arrive tout couvert encore de rosée
    Que le vent du matin vient glacer à mon front.
    Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
    Rêve des chers instants qui la délasseront.

     

    Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
    Toute sonore encor de vos derniers baisers ;
    Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête.
    Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

     

      Paul VERLAINE

     


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    La déshumanisation de l’Être


    Ils partagent avec nous cette vie sur la terre
    Depuis la nuit des Temps, ils se cachent et se terrent
    Ils sont devenus pour nous des produits et pourtant
    Lorsque l’on est seul, c’est vers eux que l’on temps
    Nos cœurs si déçus par l’âpreté humaine
    Et que l’on reçoit en retour la bonté sans la haine.

    Tous ces animaux magnifiques que l’on tue
    Alors qu’on le sait, lorsqu’ils ne seront plus,
    Quand sur terre ne resteront que les hommes
    Crées à l’image de Dieu, mais en somme
    Diabolisés par leur désir de destruction inné,
    Ils n’en finiront plus de vouloir s’entre-tuer !

    La planète était belle et harmonieuse
    Tant que la vie n’apporte cette nombreuse
    Humanité barbare et, hélas, tueuse !


    Brigitte BARDOT


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    Confidences automnales

    L'automne jeune et beau dans les plaines arides,
    Vibrait ingénument de ses feux redoublés ;
    Tes longs cheveux blanchis, en flots amoncelés,
    Mangeaient ton clair visage aux lumineuses rides.

    Et je te voyais là, doux fantôme incertain
    Contemplant sur mon front une ou deux mèches grises,
    Et je sentais sur moi tes prunelles éprises
    Qui semblaient repousser quelque démon lointain.

    Vingt ans avaient coulé, perfides comme une onde,
    Vingt ans de vain tumulte et de lits captieux
    Où le temps avait mis de l'eau trouble en tes yeux
    Et dans les miens l'amère inanité du monde.

    J'étais le confident, le complice autrefois
    Bien que dix mille jours fissent de toi l'aînée ;
    Nous avions souvent eu la lèvre illuminée
    Par des tableaux profonds et rieurs à la fois.

    Cependant le vent tiède échevelait nos têtes ;
    Tes fines mains déjà frissonnaient en fuyant ;
    Dehors tout s'animait ; le soleil bienveillant 
    Faisait avec éclat de nouvelles conquêtes.

    Et sans même un regard et le coeur affamé,
    D'une tremblante voix d'où montait une plainte,
    Tu murmuras longtemps, vieille, la face éteinte :
    " Oui, je t'ai bien aimé, bien aimé, bien aimé... "



    Thierry Cabot

    Poème extrait de " La Blessure des Mots "

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      marions nous

    Marions-nous charmante Rose!

     

     

    Marions-nous charmante rose
    Marions-nous car il est temps
    Belle rose charmante rose
    Marions-nous car il est temps
    Belle rose du printemps .

    Auteur Anonyme.

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      front-de-mer-gouraya-algerie-1119601697-1322095

      Le front de mer à Gouraya

    le ponton qui servait de plongeoir

     

    Jules Verne

    La mer est tout

                                               "- Vous aimez la mer, capitaine?.
    - Oui ! je l'aime ! La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C'est l'immense désert où l'homme n'est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n'est que le véhicule d'une surnaturelle et prodigieuse existence; elle n'est que mouvement et amour; c'est l'infini vivant, comme l'a dit un de vos poètes. La mer est le vaste réservoir de la nature. C'est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s'il ne finira pas par elle ! Là est la suprême tranquillité. La mer n'appartient pas aux despotes. À sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s'y battre, s'y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s'éteint, leur puissance disparaît ! Ah monsieur, vivez, vivez au sein des mers ! Là seulement est l'indépendance! Là je ne reconnais pas de maîtres ! Là je suis libre !"

    Jules vernes  Vingt mille lieus sous les mers"

     

    D'après Jules Verne, 20000 Lieues sous les mers


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