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     Je ne sais si la branche de chêne est tombée avec le nid ou si l'oiseau a profité de la branche tombée sur l'arbre plus bas, toujours est-il que voici ce que l'on a observé cet hiver dans notre noisetier. Bien posé. Rien d'étonnant à ce que l'on ait trouvé plusieurs bébés merles sur la pelouse. Ne me demandez pas ce qu'ils sont devenus sachant que nous avons six chats!!!!!

    Le nid

     


    Arbres hospitaliers ! prêtez-leur vos ombrages ;
    Sur eux avec amour penchez vos bras amis :
    Non, par moi vos secrets ne seront point trahis.
    Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
    Je viendrai visiter sous vos légers feuillages,
    L'asile où j'ai compté quatre faibles petits.

    Félicie-Marie-Emilie d'Ayzac (1810-1891)

     


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  •   pavil-elie-anatole-1873-1948-r-le-vent-dans-les-arbres-et-l.jpg

     Palvil Elie Anatole 1873 1944

     

    Après les vents, après le triste orage

    Après les vents, après le triste orage,
    Après l'yver, qui de ravines d'eaux
    Avoit noyé des boeufs le labourage,

    Voicy venir les ventelets nouveaux
    Du beau printemps : desja dedans leur rive
    Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.

    Sous la fraicheur des bois delicieux
    Venus la gaye, et les Graces compagnes,
    Et ses Amours font un bal gracieux.

    Les Satyreaux aguetans des montagnes,
    Courent après : le gentil patoureau
    De son flageol éjouit les campagnes.

    Dans les bosquets sur le verd arbrisseau
    On oit chanter en son caquet sauvage
    Et plaindre Ityl le Daulien oyseau.

    Le ciel en rit, la prée et le bocage :
    Et semble encor la Naiade en ses flots
    Trepignotant dancer au doux ramage.

     

    Jean Antoine de Baïf (1532-1589)


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    Image13

        Cette photo illustre bien le poème que j'avais déjà déposé sur mon blog.

    N'ayez crainte, notre chêne est toujours vivant quoiqu'un peu défaillant.

     

        Notre vieux chêne.

    Il nous est apparu un jour d’hiver, bien seul,

    Mais majestueux au milieu de son grand champ.

    L’envie nous saisit de protéger cet aïeul

    Ce géant au tronc rugueux et aux bras puissants.

     

    Nous avons construit notre vie autour de lui,

    L’accompagnant, fraternels, au fil des saisons

    Et souffrant avec lui quand la neige et la pluie

    Et le vent fracassent ses branches sans raison.

     

    Avril nous ravit à l’éclat de ses bourgeons

    Mordorés et doux comme de la soie, parant

    D’une auréole délicate son fronton,

    Prémices d’un renouveau encore hésitant.

     

    Et alors, quand le vert triomphe en sa feuillée,

    Quand l’ombre translucide s’étale en dentelle

    Sur la mousse moelleuse et fraîche de juillet,

    Nous savourons cette plénitude immortelle

     

    Puis brusquement notre vieil ami se déchaîne.

    C’est une explosion de feuilles ocres et rousses

    Qu’il libèrera une à une de leurs chaînes

    Vers le ciel, futures astres de la Grande Ours.

     

     

    La morte saison ravine l’écorce rude

    De notre vénérable, tordant ses rameaux,

    Le rendant vulnérable dans la solitude

    De l’hiver gris, privé de ses doux oripeaux.

     

    Mais ne nous y trompons pas. Quand tombe la nuit

    Et que la lune se nimbe d’un halo gris,

    Une dryade entame sur l’herbe qui luit

    Une danse complice empreinte de magie.

     

    Des lutins farceurs, trébuchant sur ses racines,

    L’encerclent, joyeux, le réchauffant de leurs rires

    Enfantins et cristallins comme des clarines

    Qui l’ensorcellent afin de mieux l’endormir.

     

    A son réveil, sa force se décuplera,

    Ses bras enfin dressés vers le ciel et ses pieds

    Bien en terre, c’est lui qui nous protègera,

    Paternel, des malveillances du monde entier.

     

    Yvette

    C'est l'histoire toute simple et véridique
    du grand chêne plus que centenaire
    qui vit toujours à Arthon chez notre fille.
    C'est lui qui nous a attirés
    quand nous avons acheté le terrain.
    Il était seul mais si beau!


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        DSC01889.JPG

     

    Le Printemps

    Au temps de Ver qu'un chacun prend plaisance
    A écouter la musique accordance
    Des oisillons qui par champs, à loisir,
    A gergonner prennent joie et plaisir
    Voyant les fleurs en verdures croissantes,
    Arbres vêtus de feuilles verdoyantes,
    Prendre Cérès sa robe jà couverte
    Totalement de branche ou herbe verte,
    Dame Nature aorner les branchettes
    De prunes, noix, cerises et pommettes
    Et d'autres biens qui servent de pâture
    A toute humaine et fragile facture,
    Le Dieu Priape, en jardins cultiveur,
    Donnait aux fleurs délicate saveur,
    Faisait herbette hors des boutons sortir,
    Dont mettent peine amoureux s'assortir
    Pour présenter à leurs dames frisquettes
    Quand en secret sont dedans leurs chambrettes ;
    Pan, le cornu, par forêt umbrifère,
    Commençait jà ses maisons à refaire
    Par froid hiver et gelée démolies,
    Et les avait alors tant embellies
    Que chose était par leur grande verdure,
    Consolative à toute regardure ;
    Les champs étaient verts comme papegay !
    De quoi maint homme était joyeux et gai,
    Et bien souvent aucun, par sa gaieté,
    Lors d'amourette hantait l'aménité
    Faisant rondeaux, chansonnette et ballades,
    Dames menaient par jardins et feuillades
    Et leur donnaient souvent sur le pré vert
    Ou une oeillade ou un baiser couvert
    Dont ils étaient résolus comme pape ;
    Un autre ôtait son manteau ou sa cape
    Pour faire sauts et pour bondir en l'air
    A cette fin que de lui fît parler.
    En ce temps-là, si propre aux amoureux,
    Moi qui étais pensif et douloureux
    Et qui n'avais du plaisir une goutte
    Non plus que ceux que tourmente la goutte,
    Vouloir me prit de ma chambre laisser
    Pour un petit aller le temps passer
    En un vert bois qui près de moi était,
    Le plus souvent où personne n'était,
    Afin que pusse un mien deuil étranger,
    Pour un petit m'ébattre et soulager.
    En ce vert bois doncques m'acheminai
    Et ci et là, seulet, me promenai
    Dessous rameaux et branches verdelettes ;
    Me promenant, pensais mille chosettes.

    Michel d'Amboise

     

    Pas facile à traduire mais on y arrive quand-même!!!


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    En bordure de Loire près de Nantes.

     Un beau sujet pour un tableau.

    Fable

    Causant avec la Prairie,
    La Rivière adroitement
    Rabattit sur le torrent ;
    Je suis sa meilleure amie ;
    On croit qu'il est mon parent,
    À cause de la ravine,
    Qui se prétend ma cousine,
    Et dont on dit qu'il descend.
    Je serais désespérée
    De dire à d'autres qu'à vous
    Ce qu'en pense la contrée ;
    Mais il y passe, entre nous,
    Pour un scélérat insigne,
    Il a fait un trait indigne.
    Quelque part, près de ces lieux,
    On sacrifiait aux Dieux.
    Il part du haut de la cime ;
    Comme un foudre il se répand,
    Entraîne, chemin faisant,
    L'idole, le desservant,
    Les dévots et la victime.
    Il n'a pas de lit certain ;
    Mais, dans son cours libertin,
    Quelque part qu'il s'achemine,
    Il saccage, déracine ;
    Il s'élance avec fureur,
    Précédé par la terreur
    Et suivi de la ruine.
    Son cours est un vrai fléau.
    Ce n'est pas que je me loue ;
    Mais regardez bien mon eau,
    Vous n'y verrez pas de boue.
    Je m'écoule, à petit bruit,
    Et, partout sur mon passage,
    Plaine, bosquet, pâturage,
    Tout s'engraisse, tout fleurit...
    La Prairie, impatiente,
    Dit, le ciel en soit béni :
    La gloire en revient à lui,
    Qui vous ménagea la pente.
    Mais si, changeant de niveau,
    Vous tombiez d'un peu plus haut
    Que ce torrent si coupable,
    Vous seriez plus intraitable.
    Plaignons les gens dont les penchants sont forts :
    Il doit leur en coûter pour vaincre la nature :
    Quand ils font mal, sans doute ils ont des torts,
    Mais Dieu seul en sait la mesure.

     

    Jean Cazotte (1719-1792)

     

     


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    Corot Campagne romaine, vallée rocheuse

     

    Encore un Corot que je connaissais pas.

    Il avait beaucoup voyagé en Italie.


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  • rosee.jpg 

    Est-ce que ce sont des fils d'épeires?

    J'ai dû arriver au bon moment avant que ces perles ne tombent.

     

     

    " Petite perle cristalline
    Tremblante fille du matin,
    Au bout de la feuille de thym
    Que fais-tu sur la colline ?

    Avant la fleur, avant l'oiseau,
    Avant le réveil de l'aurore,
    Quand le vallon sommeille encore
    Que fais-tu là sur le coteau ? "

     

    Henri-Frédéric Amiel (1821-1881)

     


     


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    IL MEURT LENTEMENT CELUI QUI....


    Il meurt lentement
    celui qui ne voyage pas,
    celui qui ne lit pas,
    celui qui n’écoute pas de musique,
    celui qui ne sait pas trouver
    grâce à ses yeux.


    Il meurt lentement
    celui qui détruit son amour-propre,
    celui qui ne se laisse jamais aider.


    Il meurt lentement
    celui qui devient esclave de l'habitude
    refaisant tous les jours les mêmes chemins,
    celui qui ne change jamais de repère,
    Ne se risque jamais à changer la couleur
    de ses vêtements
    Ou qui ne parle jamais à un inconnu.


    Il meurt lentement
    celui qui évite la passion
    et son tourbillon d'émotions
    celles qui redonnent la lumière dans les yeux
    et réparent les coeurs blessés


    Il meurt lentement
    celui qui ne change pas de cap
    lorsqu'il est malheureux
    au travail ou en amour,
    celui qui ne prend pas de risques
    pour réaliser ses rêves,
    celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
    n'a fui les conseils sensés.

    Vis maintenant!
    Risque-toi aujourd'hui!
    Agis tout de suite!
    Ne te laisse pas mourir lentement!
    Ne te prive pas d'être heureux!

    Pablo Neruda "Prix Nobel de Littérature 1971"



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    Copie-de-DSC00248.JPG

     

    Fleurs d'aurore

    Comme au printemps de l'autre année,
    Au mois des fleurs, après les froids,
    Par quelque belle matinée,
    Nous irons encore sous bois.

    Nous y verrons les mêmes choses,
    Le même glorieux réveil,
    Et les mêmes métamorphoses
    De tout ce qui vit au soleil.

    Nous y verrons les grands squelettes
    Des arbres gris, ressusciter,
    Et les yeux clos des violettes
    À la lumière palpiter.

    Sous le clair feuillage vert tendre,
    Les tourterelles des buissons,
    Ce jour-là, nous feront entendre
    Leurs lentes et molles chansons.

    Ensemble nous irons encore
    Cueillir dans les prés, au matin,
    De ces bouquets couleur d'aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.

    Nous y boirons l'odeur subtile,
    Les capiteux aromes blonds
    Que, dans l'air tiède et pur, distille
    La flore chaude des vallons.

    Radieux, secouant le givre
    Et les frimas de l'an dernier,
    Nos chers espoirs pourront revivre
    Au bon vieux soleil printanier.

    En attendant que tout renaisse,
    Que tout aime et revive un jour,
    Laisse nos rêves, ô jeunesse,
    S'envoler vers tes bois d'amour !

    Chère idylle, tes primevères
    Éclosent en toute saison ;
    Elles narguent les froids sévères
    Et percent la neige à foison.

    Éternel renouveau, tes sèves
    Montent même aux coeurs refroidis,
    Et tes capiteuses fleurs brèves
    Nous grisent comme au temps jadis.

    Oh ! oui, nous cueillerons encore,
    Aussi frais qu'à l'autre matin,
    Ces beaux bouquets couleur d'aurore
    Qui fleurent la rose et le thym.

    Nérée Beauchemin (1850-1931)


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    Pêcheries à Tharon

    La mer

    Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
    La mer calme, la mer au murmure endormeur,
    Au large, tout là-bas, lente s'est retirée,
    Et son sanglot d'amour dans l'air du soir se meurt.

    La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
    Au profond de son lit de nacre inviolé
    Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
    Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.

    La mer aime le ciel : c'est pour mieux lui redire,
    À l'écart, en secret, son immense tourment,
    Que la fauve amoureuse, au large se retire,
    Dans son lit de corail, d'ambre et de diamant.

    Et la brise n'apporte à la terre jalouse,
    Qu'un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
    L'âme des océans frémit comme une épouse
    Sous le chaste baiser des impassibles cieux.

     

    Nérée de Beauchemin (1850-1931)


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