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Par Yvette44 le 13 Avril 2012 à 06:33
Je ne sais si la branche de chêne est tombée avec le nid ou si l'oiseau a profité de la branche tombée sur l'arbre plus bas, toujours est-il que voici ce que l'on a observé cet hiver dans notre noisetier. Bien posé. Rien d'étonnant à ce que l'on ait trouvé plusieurs bébés merles sur la pelouse. Ne me demandez pas ce qu'ils sont devenus sachant que nous avons six chats!!!!!
Le nid
Arbres hospitaliers ! prêtez-leur vos ombrages ;
Sur eux avec amour penchez vos bras amis :
Non, par moi vos secrets ne seront point trahis.
Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
Je viendrai visiter sous vos légers feuillages,
L'asile où j'ai compté quatre faibles petits.Félicie-Marie-Emilie d'Ayzac (1810-1891)
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Par Yvette44 le 12 Avril 2012 à 06:39
Palvil Elie Anatole 1873 1944
Après les vents, après le triste orage
Après les vents, après le triste orage,
Après l'yver, qui de ravines d'eaux
Avoit noyé des boeufs le labourage,
Voicy venir les ventelets nouveaux
Du beau printemps : desja dedans leur rive
Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.Sous la fraicheur des bois delicieux
Venus la gaye, et les Graces compagnes,
Et ses Amours font un bal gracieux.
Les Satyreaux aguetans des montagnes,
Courent après : le gentil patoureau
De son flageol éjouit les campagnes.
Dans les bosquets sur le verd arbrisseau
On oit chanter en son caquet sauvage
Et plaindre Ityl le Daulien oyseau.
Le ciel en rit, la prée et le bocage :
Et semble encor la Naiade en ses flots
Trepignotant dancer au doux ramage.Jean Antoine de Baïf (1532-1589)
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Par Yvette44 le 9 Avril 2012 à 06:49
Cette photo illustre bien le poème que j'avais déjà déposé sur mon blog.
N'ayez crainte, notre chêne est toujours vivant quoiqu'un peu défaillant.
Notre vieux chêne.
Il nous est apparu un jour d’hiver, bien seul,Mais majestueux au milieu de son grand champ.
L’envie nous saisit de protéger cet aïeul
Ce géant au tronc rugueux et aux bras puissants.
Nous avons construit notre vie autour de lui,
L’accompagnant, fraternels, au fil des saisons
Et souffrant avec lui quand la neige et la pluie
Et le vent fracassent ses branches sans raison.
Avril nous ravit à l’éclat de ses bourgeons
Mordorés et doux comme de la soie, parant
D’une auréole délicate son fronton,
Prémices d’un renouveau encore hésitant.
Et alors, quand le vert triomphe en sa feuillée,
Quand l’ombre translucide s’étale en dentelle
Sur la mousse moelleuse et fraîche de juillet,
Nous savourons cette plénitude immortelle
Puis brusquement notre vieil ami se déchaîne.
C’est une explosion de feuilles ocres et rousses
Qu’il libèrera une à une de leurs chaînes
Vers le ciel, futures astres de la Grande Ours.
La morte saison ravine l’écorce rude
De notre vénérable, tordant ses rameaux,
Le rendant vulnérable dans la solitude
De l’hiver gris, privé de ses doux oripeaux.
Mais ne nous y trompons pas. Quand tombe la nuit
Et que la lune se nimbe d’un halo gris,
Une dryade entame sur l’herbe qui luit
Une danse complice empreinte de magie.
Des lutins farceurs, trébuchant sur ses racines,
L’encerclent, joyeux, le réchauffant de leurs rires
Enfantins et cristallins comme des clarines
Qui l’ensorcellent afin de mieux l’endormir.
A son réveil, sa force se décuplera,
Ses bras enfin dressés vers le ciel et ses pieds
Bien en terre, c’est lui qui nous protègera,
Paternel, des malveillances du monde entier.
Yvette
C'est l'histoire toute simple et véridique
du grand chêne plus que centenaire
qui vit toujours à Arthon chez notre fille.
C'est lui qui nous a attirés
quand nous avons acheté le terrain.
Il était seul mais si beau!
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Par Yvette44 le 8 Avril 2012 à 11:49
Le Printemps
Au temps de Ver qu'un chacun prend plaisance
A écouter la musique accordance
Des oisillons qui par champs, à loisir,
A gergonner prennent joie et plaisir
Voyant les fleurs en verdures croissantes,
Arbres vêtus de feuilles verdoyantes,
Prendre Cérès sa robe jà couverte
Totalement de branche ou herbe verte,
Dame Nature aorner les branchettes
De prunes, noix, cerises et pommettes
Et d'autres biens qui servent de pâture
A toute humaine et fragile facture,
Le Dieu Priape, en jardins cultiveur,
Donnait aux fleurs délicate saveur,
Faisait herbette hors des boutons sortir,
Dont mettent peine amoureux s'assortir
Pour présenter à leurs dames frisquettes
Quand en secret sont dedans leurs chambrettes ;
Pan, le cornu, par forêt umbrifère,
Commençait jà ses maisons à refaire
Par froid hiver et gelée démolies,
Et les avait alors tant embellies
Que chose était par leur grande verdure,
Consolative à toute regardure ;
Les champs étaient verts comme papegay !
De quoi maint homme était joyeux et gai,
Et bien souvent aucun, par sa gaieté,
Lors d'amourette hantait l'aménité
Faisant rondeaux, chansonnette et ballades,
Dames menaient par jardins et feuillades
Et leur donnaient souvent sur le pré vert
Ou une oeillade ou un baiser couvert
Dont ils étaient résolus comme pape ;
Un autre ôtait son manteau ou sa cape
Pour faire sauts et pour bondir en l'air
A cette fin que de lui fît parler.
En ce temps-là, si propre aux amoureux,
Moi qui étais pensif et douloureux
Et qui n'avais du plaisir une goutte
Non plus que ceux que tourmente la goutte,
Vouloir me prit de ma chambre laisser
Pour un petit aller le temps passer
En un vert bois qui près de moi était,
Le plus souvent où personne n'était,
Afin que pusse un mien deuil étranger,
Pour un petit m'ébattre et soulager.
En ce vert bois doncques m'acheminai
Et ci et là, seulet, me promenai
Dessous rameaux et branches verdelettes ;
Me promenant, pensais mille chosettes.Michel d'Amboise
Pas facile à traduire mais on y arrive quand-même!!!
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Par Yvette44 le 5 Avril 2012 à 06:49
En bordure de Loire près de Nantes.
Un beau sujet pour un tableau.
Fable
Causant avec la Prairie,
La Rivière adroitement
Rabattit sur le torrent ;
Je suis sa meilleure amie ;
On croit qu'il est mon parent,
À cause de la ravine,
Qui se prétend ma cousine,
Et dont on dit qu'il descend.
Je serais désespérée
De dire à d'autres qu'à vous
Ce qu'en pense la contrée ;
Mais il y passe, entre nous,
Pour un scélérat insigne,
Il a fait un trait indigne.
Quelque part, près de ces lieux,
On sacrifiait aux Dieux.
Il part du haut de la cime ;
Comme un foudre il se répand,
Entraîne, chemin faisant,
L'idole, le desservant,
Les dévots et la victime.
Il n'a pas de lit certain ;
Mais, dans son cours libertin,
Quelque part qu'il s'achemine,
Il saccage, déracine ;
Il s'élance avec fureur,
Précédé par la terreur
Et suivi de la ruine.
Son cours est un vrai fléau.
Ce n'est pas que je me loue ;
Mais regardez bien mon eau,
Vous n'y verrez pas de boue.
Je m'écoule, à petit bruit,
Et, partout sur mon passage,
Plaine, bosquet, pâturage,
Tout s'engraisse, tout fleurit...
La Prairie, impatiente,
Dit, le ciel en soit béni :
La gloire en revient à lui,
Qui vous ménagea la pente.
Mais si, changeant de niveau,
Vous tombiez d'un peu plus haut
Que ce torrent si coupable,
Vous seriez plus intraitable.
Plaignons les gens dont les penchants sont forts :
Il doit leur en coûter pour vaincre la nature :
Quand ils font mal, sans doute ils ont des torts,
Mais Dieu seul en sait la mesure.Jean Cazotte (1719-1792)
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Par Yvette44 le 1 Avril 2012 à 06:51
Encore un Corot que je connaissais pas.
Il avait beaucoup voyagé en Italie.
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Par Yvette44 le 30 Mars 2012 à 07:01
Est-ce que ce sont des fils d'épeires?
J'ai dû arriver au bon moment avant que ces perles ne tombent.
" Petite perle cristalline
Tremblante fille du matin,
Au bout de la feuille de thym
Que fais-tu sur la colline ?Avant la fleur, avant l'oiseau,
Avant le réveil de l'aurore,
Quand le vallon sommeille encore
Que fais-tu là sur le coteau ? "Henri-Frédéric Amiel (1821-1881)
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Par Yvette44 le 28 Mars 2012 à 06:43
IL MEURT LENTEMENT CELUI QUI....
Il meurt lentement
celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver
grâce à ses yeux.
Il meurt lentement
celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement
celui qui devient esclave de l'habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur
de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu.
Il meurt lentement
celui qui évite la passion
et son tourbillon d'émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement
celui qui ne change pas de cap
lorsqu'il est malheureux
au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques
pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie,
n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant!
Risque-toi aujourd'hui!
Agis tout de suite!
Ne te laisse pas mourir lentement!
Ne te prive pas d'être heureux!
Pablo Neruda "Prix Nobel de Littérature 1971"
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Par Yvette44 le 27 Mars 2012 à 06:44
Fleurs d'aurore
Comme au printemps de l'autre année,
Au mois des fleurs, après les froids,
Par quelque belle matinée,
Nous irons encore sous bois.
Nous y verrons les mêmes choses,
Le même glorieux réveil,
Et les mêmes métamorphoses
De tout ce qui vit au soleil.
Nous y verrons les grands squelettes
Des arbres gris, ressusciter,
Et les yeux clos des violettes
À la lumière palpiter.
Sous le clair feuillage vert tendre,
Les tourterelles des buissons,
Ce jour-là, nous feront entendre
Leurs lentes et molles chansons.
Ensemble nous irons encore
Cueillir dans les prés, au matin,
De ces bouquets couleur d'aurore
Qui fleurent la rose et le thym.
Nous y boirons l'odeur subtile,
Les capiteux aromes blonds
Que, dans l'air tiède et pur, distille
La flore chaude des vallons.
Radieux, secouant le givre
Et les frimas de l'an dernier,
Nos chers espoirs pourront revivre
Au bon vieux soleil printanier.
En attendant que tout renaisse,
Que tout aime et revive un jour,
Laisse nos rêves, ô jeunesse,
S'envoler vers tes bois d'amour !
Chère idylle, tes primevères
Éclosent en toute saison ;
Elles narguent les froids sévères
Et percent la neige à foison.
Éternel renouveau, tes sèves
Montent même aux coeurs refroidis,
Et tes capiteuses fleurs brèves
Nous grisent comme au temps jadis.
Oh ! oui, nous cueillerons encore,
Aussi frais qu'à l'autre matin,
Ces beaux bouquets couleur d'aurore
Qui fleurent la rose et le thym.Nérée Beauchemin (1850-1931)
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Par Yvette44 le 21 Mars 2012 à 06:59
Pêcheries à Tharon
La mer
Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s'est retirée,
Et son sanglot d'amour dans l'air du soir se meurt.
La mer fauve, la mer vierge, la mer sauvage,
Au profond de son lit de nacre inviolé
Redescend, pour dormir, loin, bien loin du rivage,
Sous le seul regard pur du doux ciel étoilé.
La mer aime le ciel : c'est pour mieux lui redire,
À l'écart, en secret, son immense tourment,
Que la fauve amoureuse, au large se retire,
Dans son lit de corail, d'ambre et de diamant.
Et la brise n'apporte à la terre jalouse,
Qu'un souffle chuchoteur, vague, délicieux :
L'âme des océans frémit comme une épouse
Sous le chaste baiser des impassibles cieux.Nérée de Beauchemin (1850-1931)
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