• Espérance

    Pour vous les opprimés,
    Il nous faut proclamer
    Partout égalité,
    Crier tous liberté.
    Car personne n'a le droit
    De dicter force et loi,
    De rejeter la foi,
    Le monde est dur et si cruel parfois!

    Pour vous les affamés,
    Nous devons réclamer,
    Donner et partager,
    Les peuples sont en danger.
    Pour vous les mendiants,
    Les gueux, les errants,
    De la famine mourrant,
    La terre devrait nourrir tous ses enfants!

    Pour vous, les condamnés,
    Noires âmes damnées,
    Les fleurs de vos années,
    Par le temps vite fanées.
    Vous, tous les incompris,
    Et tous les malappris,
    Les voleurs, les bandits,
    Trouverez-vous un jour un paradis?

    Pour vous mécréants,
    Les athées, les croyants,
    Les fous intolérants,
    Les bons et les méchants,
    Les sectaires, les gentils,
    Au jugement ne sont maudits.
    Chaque vie d'homme a un prix,
    Pour l'éternel salut de tous, je prie!

    Pour vous les mal-aimés,
    Les coeurs si désarmés,
    Dans une vie sans pitié,
    Sans amour, amitié,
    Oubliez vos souffrances,
    Vivez dans l'insouciance,
    Reprenez la confiance,
    Trouvez enfin la joie et l'espérance!


    Dominique Simonet


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  • Eclat de rose......à Maryse

    Tu as vécu Maryse comme vivent les roses,
    En éclat du printemps, en fraîcheur du matin.
    La mort t'a emportée, Ô cruel destin,
    Au jardin éternel que les larmes arrosent.

    Tu t'es battue longtemps, si belle fleur éclose,
    En pétales de velours et robe de satin,
    Pour goûter de la vie les douceurs du festin.
    Du terrible combat à présent tu reposes.

    Ton âme s'est enfuie, ton corps reste bien seul,
    Dans la nuit noire et froide, couchée dans ton linceul.
    Les fleurs et les étoiles sont filles de l'Univers,

    Elles naîssent,vivent et meurent, cycle d'infinité.
    Au rythme des saisons revient toujours l'été,
    La rose refleurira après un long hiver!

    Dominique Simonet


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    • José-Maria de HEREDIA   (1842-1905)

     

    Brise marine

    L'hiver a défleuri la lande et le courtil.
    Tout est mort. Sur la roche uniformément grise
    Où la lame sans fin de l'Atlantique brise,
    Le pétale fané pend au dernier pistil.

    Et pourtant je ne sais quel arome subtil
    Exhalé de la mer jusqu'à moi par la brise,
    D'un effluve si tiède emplit mon coeur qu'il grise ;
    Ce souffle étrangement parfumé, d'où vient-il ?

    Ah ! Je le reconnais. C'est de trois mille lieues
    Qu'il vient, de l'Ouest, là-bas où les Antilles bleues
    Se pâment sous l'ardeur de l'astre occidental ;

    Et j'ai, de ce récif battu du flot kymrique,
    Respiré dans le vent qu'embauma l'air natal
    La fleur jadis éclose au jardin d'Amérique
    .


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  • Quand on est chat, Jacques Roubaud

    Quand on est chat on est pas vache
    On ne regarde pas passer les trains
    En mâchant des pâquerettes avec entrain
    On reste derrière ses moustaches
    (Quand on est chat on est chat)

    Quand on est chat on est pas chien
    On ne lèche pas les vilains moches
    Parce qu'ils ont du sucre plein les poches
    On ne brûle pas d'amour pour son prochain
    Quand on est chat on est pas chien
    On passe l'hiver sur le radiateur
    (Quand on est chat, on est pas chien).

    On passe l'hiver sur le radiateur
    A se chauffer doucement la fourrure
    Au printemps on monte sur les toits
    Pour faire taire les sales oiseaux
    On est celui qui s'en va tout seul
    Et pour qui tous les chemins se valent
    (Quand on est chat, on est chat).
    (Jacques Roubaud)


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  • La baie d'Alger, magnifique aquarelle de Farid Benyaa
    Un peintre de grand talent

    Là-bas, en Algérie 

     

     

    Sur un passé lointain, cette image demeure

    De l’oasis de rêve aux confins du désert,

    Maisons peintes de bleu, mon âme  tout de vert,

    Je  me souviens toujours et ma mémoire pleure ! 

     

    On ne peut oublier quand un moment écœure,

    Lorsque tombe l’ami, son sang, sa vie, il perd,

    A la Patrie, un corps trop jeune fut offert !

    Y pense-t-on vraiment que vient la dernière heure ? 

     

    Le vent pose du sable au creux du souvenir!

    Mon Pays a laissé le choix d'appartenir,

    Eteint l’hostilité, le feu mortel des armes. 

     

    Pourquoi mener toujours l’inutile combat

    Qui sème la rancœur et fait couler les larmes,

    N’est-il plus grand trésor qu’un cœur d’homme qui bat ?

      Dominique Simonet


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  • L'amitié (Dominique Simonet)

    L'amitié se découvre au jardin de l'enfance,
    En massifs parsemés de toutes les couleurs,
    On cueille des bouquets, l'on choisit bien les fleurs,
    On aime leur parfum ou leur exubérance.

    En choisissant l'ami, le matin d'un beau jour,
    Un rayon de soleil sur notre coeur se pose,
    A l'épaule une main qui se tend et repose,
    Au visage un éclat qui court et dit bonjour.

    On bâtit des piliers pour cette forteresse,
    Les valeurs dans l'abri fait de solidité,
    De respect, de partage et de sincérité,
    Imprenable et brillant au ciel de la jeunesse.

    L'amitié se cultive avec beaucoup de soins,
    Elle est comme l'amour, soeur de la confiance,
    Pour la garder, souvent, il faut de la vaillance
    Et lutter sans arrêt, se battre de ses poings.

    Sentiment généreux, merveilleux et fragile,
    Qui ne peut supporter écart ou trahison,
    Elle est le compagnon de l'âme et la raison,
    Mais faiblesse pourtant de l'homme aux pieds d'argile.

    L'amitié qui s'en va vous laisse en désarroi,
    En brisant le maillon d'une si longue chaîne.
    Une bessure au coeur, une bien lourde peine,
    Lorsque l'ami s'éloigne, on perd beaucoup de soi !


    Dominique Simonet
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  • Ma Mina, toujours tirée à quatre épingles.
    Toujours propre, toujours blanche!
    Mais hélas toujours en sursis!

    Chatte blanche, Charles Cros


    Chatte blanche, chatte sans taches,
    Je te demande, dans ces vers,
    Quel secret dort dans tes yeux verts,
    Quel sarcasme sous ta moustache.
    Tu nous lorgnes, pensant tout bas
    Que nos fronts pâles, que nos lèvres
    Déteintes en de folles fièvres,
    Que nos yeux ne valent pas
    Ton museau que ton nez termine,
    Rose comme un bouton de sein,
    Tes oreilles dont le dessin
    Couronne fièrement ta mine.
    Pourquoi cette sérénité ?
    Aurais-tu la clé des problèmes
    Qui nous font frissonnant et blêmes,
    Passer le printemps et l'été ?
    Devant la mort qui nous menace,
    Chats et gens, ton flair, plus subtil
    Que notre savoir, te dit-il
    Où va la beauté qui s'efface,
    Où va la pensée, où s'en vont
    Les défuntes splendeurs charnelles ?
    Chatte, détourne tes prunelles ;
    J'y trouve trop de noir au fond.
    (Charles Cros)



    Charles Cros, né à Fabrezan , (Aude) le 1er octobre 1842,
     originaire de d'une famille de Lagrasse (Aude)
     et mort à Paris le 9 août 1888,
    est un poète et inventeur français.


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  • PRIÈRE  DE  L'ARTISTE

     

    Alors que l'on se croit éloigné du pinacle,

    Des gens, dans la coulisse, ont formé ce cénacle

    Afin que nous puissions saisir

    Le talent que l'artiste a jeté sur sa toile

    Ou celui d'une voix, d'une future étoile

    Qui nous transporte avec plaisir.

     

    Ensemble, franchissons le seuil de l'habitude,

    Escaladons le mur de notre solitude

    Et laissons dire notre cœur

    Par un coup de pinceau, par quelque prosodie,

    Par la danse et la scène et par la mélodie

    Qu'entonne doucement le chœur.

     

    Remercions l'Éternel, louons son saint empire,

    Pour ce trait de génie, en nous, qui nous inspire

    Des chefs-d'œuvre presque parfaits,

    Surgis de notre esprit, mais encor de notre âme,

    Pour lesquels c'est Dieu seul, certes qu'on le proclame,

    L'unique auteur de ces bienfaits...

      Diane Descoteaux


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  • Sur le chemin de Compostelle

     

     

    Parfois la vie est une ornière,

    Quand l'âme sombre au souterrain,

    Il semble que la terre entière

    Souffre d'un mal contemporain.

    Alors, on va, tel un marin,

    Chercher au ciel qui se constelle,

    Sa bonne étoile, en pérégrin,

    Sur le chemin de Compostelle.

     

    Chacun y trouve sa lumière,

    Un pur joyau dans son écrin,

    Le long flot bleu d'une rivière

    Et le vert pré du riverain.

    La paix revient, comme un refrain,

    Dans un torrent, sa cascatelle,

    En écoutant tinter l'airain

    Sur le chemin de Compostelle.

     

    L'esprit s'élève à la prière

    Dans les senteurs du romarin,

    Des champs d'espoir et de bruyère

    D'un avenir doux, plus serein.

    Posant la peine et le chagrin,

    L'on cueille une fleur d'immortelle

    Pour la brandir avec entrain,

    Sur le chemin de Compostelle.

     

     

    ENVOI

     

    Croyant, athée ou malandrin,

    Lorsque le temps vous écartèle,

    Soyez un jour ce pèlerin,

    Sur le chemin de Compostelle.


    Dominique Simonet




    La légende

    Vers l’an 813, selon la tradition relatée
    dans la « Concordia de Antealtares »  écrite vers 1077,
    vivait près de l’église de San Felix (saint Félix)
    un ermite nommé Pelayo (Pélage).
    La présence du corps de Saint Jacques
    lui fut annoncée par un ange,
    alors qu’au même moment
    les fidèles de l’église étaient avertis par des lueurs divines.

    L’évêque d’Iria-Flavia (aujourd'hui Padrón),
    Théodomir, après avoir vérifié l’existence de cette révélation,
    mena les fidèles à l’endroit indiqué,
    nommé depuis « campus stellarum »,
    et y découvrit le tombeau revêtu de marbre.

    Sources : Wikipedia


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  • Hier j'ai reçu ce charmant poème de
    Georges Levy link
    qui m'a ému.
    Je vous le livre car je ne pouvais pas ne pas vous le faire lire.
    Il parle de mon pays natal qui fut le sien aussi,
    de mon pays d'adoption et de la Loire
    ainsi que de ma passion pour la peinture.



    Merci Georges

    La Loire prend sa source au Mont-Gerbier-de-Joncs,
    Bien avant qu'Yvette coulât sa jeunesse à Gouraya,
    Et que le vent de l'Histoire effaçât tous ses pas.
    Maintenant à Saint-Sébastien renaît son inspiration
    Près d'un fleuve qui jadis coupât la France en deux.
    Elle y a planté son chevalet sur les bords sableux ,
    Etale ses couleurs qui ont la douceur de la Loire,
    Où naitra un chateau  devant son eau nonchalante,
    Met en vers la fin du jour et la naissance du soir,
    Et chante son patrimoine comme le fait une amante
    De ce pays paisible, qui résonne
    Encore ...du mot de ... Cambronne !



    Georges Levy


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