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     Adorable ce bébé phoque, non?

    Il doit bien avoir les mêmes sentiments qu'un bébé humain!

     

     

    L’enfant née depuis peu

     


    Elle pense.

    Si sévères et si grandes

    Ces personnes qui regardent

    Et leurs figures dressées

    Comme de hautes montagnes.

    Suis-je un lac, une rivière,

    Suis-je un miroir enchanté ?

    Pourquoi me regardent-ils ?

    Je n'ai rien à leur donner.

    Qu'ils s'en aillent, qu’ils s'en aillent

    Au pays de leurs yeux froids,

    Au pays de leurs sourcils

    Qui ne savent rien de moi.

    J'ai encore fort affaire

    Dessous mes closes paupières.

    Il me faut prendre congé

    De couleurs à oublier

    De millions de lumières

    Et de plus d'obscurité

    Qui sont de l'autre côté.

    Il me faut mettre de l'ordre

    Parmi toutes ces étoiles

    Que je vais abandonner.

    Au fond d'un sommeil sans bornes,

    Il me faut me dépêcher.

     


    Jules SUPERVIELLE


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    Mon Sissou, on ne peut plus curieux que lui! 

     

    Les chats

     

     

    Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires,

    Amis de la science et de la volupté,
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres;
    L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
    S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

    Ils prennent en songeant les nobles attitudes
    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
    Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin;
    Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques
    Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin
    Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques

    Baudelaire

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      gallien laloue eugène bord de rivière

      Tableau de Eugène Gallien Laloue , bord de rivière

     

    Tout est lumière, tout est joie.

    L'araignée au pied diligent

    Attache aux tulipes de soie

    Les rondes dentelles d'argent.

    La frissonnante libellule

    Mire les globes de ses yeux

    Dans l'étang splendide où pullule

    Tout un monde mystérieux.

    La rose semble, rajeunie,

    S'accoupler au bouton vermeil

    L'oiseau chante plein d'harmonie

    Dans les rameaux pleins de soleil.

    Victor Hugo 


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  •   Caumette

     

    Pierre Caumette

     

     

     

    Dans l'eau de la claire fontaine
    Elle se baignait toute nue.
    Une saute de vent soudaine
    Jeta ses habits dans les nues.

    En détresse, elle me fit signe,
    Pour la vêtir, d'aller chercher
    Des monceaux de feuilles de vigne,
    Fleurs de lis ou fleurs d'oranger.

    Avec des pétales de roses,
    Un bout de corsage lui fit.
    La belle n'était pas bien grosse
    Une seule rose a suffit.

    Avec le pampre de la vigne,
    Un bout de cotillon lui fit,
    Mais la belle était si petite
    Qu'une seule feuille a suffi.

    Elle me tendit ses bras, ses lèvres,
    Comme pour me remercier...
    Je les pris avec tant de fièvre
    Qu'ell' fut toute déshabillée.

    Le jeu dut plaire à l'ingénue,
    Car, à la fontaine souvent,
    Ell' s'alla baigner toute nue
    En priant Dieu qu'il fit du vent,
    Qu'il fit du vent...

     

                                             Georges Brassens


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  •   Sous les bois...

      Sergey Balabushkin

     

      Tableau de Sergey Balabushkin

     

     

     

    Sous les bois, où tout bruit s'émousse,

    Le faon craintif joue en rêvant :

    Dans les verts écrins de la mousse,

    Luit le scarabée, or vivant.

    La lune au jour est tiède et pâle

    Comme un joyeux convalescent;

    Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale

    D'où la douceur du ciel descend !

    Tout vit et se pose avec grâce,

    Le rayon sur le seuil ouvert,

    L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe,

    Le ciel bleu sur le coteau vert !

    La plaine brille, heureuse et pure;

    Le bois jase ; l'herbe fleurit.

    - Homme ! ne crains rien ! la nature

    Sait le grand secret, et sourit.

    Victor Hugo


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      Monet claude

     

     

     

    Au printemps

     

    Regardez les branches

    Comme elles sont blanches !

    Il neige des fleurs.

    Riant dans la pluie,

    Le soleil essuie

    Les saules en pleurs

    Et le ciel reflète,

    Dans la violette

    Ses pures couleurs...

    La mouche ouvre l'aile

    Et la demoiselle

    Aux prunelles d'or,

    Au corset de guêpe

    Dépliant son crêpe,

    A repris l'essor.

    L'eau gaîment babille,

    Le goujon frétille

    Un printemps encore !

     

    Théophile Gautier


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    Pour ma mère

     

    Il y a plus de fleurs
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Que dans tous les vergers ;
    Plus de merles rieurs
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Que dans le monde entier ;
    Et bien plus de baisers
    Pour ma mère, en mon coeur,
    Qu'on en pourrait donner.

     

    Maurice Carême


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    Paroles d’Afrique

     

    Si tu possèdes de grandes richesses

    Et si tu ne fais pas de don,

    Et que tu n’offres rien aux enfants de tes frères,

    Si un mendiant vient à toi,

    Et que tu le renvoies les mains vides,

    Quand tu deviendras vieux et que tu mourras,

    A ce moment là,

    Ta mort sera semblable à celle d’une souris de ta maison,

    Et la nouvelle de ta mort ne dépassera pas le seuil de ta porte,

    Car comme la vulgaire mouche, comme elle,  tu es sans poids.

     

                                Texte recueilli dans Carnets de Sagesse

     


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  • Un oiseau s'envole! 

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    Un oiseau s'envole,
    II rejette les nues comme un voile inutile,
    II n'a jamais craint la lumière,
    Enfermé dans son vol
    II n'a jamais eu d'ombre.

    Coquilles des moissons brisées par le soleil.
    Toutes les feuilles dans les bois disent oui,
    Elles ne savent dire que oui,
    Toute question, toute réponse
    Et la rosée coule au fond de ce oui.

    Un homme aux yeux légers décrit le ciel d'amour.
    Il en rassemble les merveilles
    Comme des feuilles dans un bois,
    Comme des oiseaux dans leurs ailes
    Et des hommes dans le sommeil.

     

    Paul Eluard

     

     

     


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    La Feuille

     

     

    De ta tige détachée,
    Pauvre feuille desséchée,
    Où vas-tu ? - Je n'en sais rien.
    L'orage a brisé le chêne
    Qui seul était mon soutien.
    De son inconstante haleine
    Le zéphyr ou l'aquilon
    Depuis ce jour me promène
    De la forêt à la plaine,
    De la montagne au vallon.
    Je vais où le vent me mène,
    Sans me plaindre ou m'effrayer:
    Je vais où va toute chose,
    Où va la feuille de rose
    Et la feuille de laurier.

     

     

    Antoine Vincent Arnault (1766 - 1834)


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