• Photo d'école de Gouraya


                                       Gouraya 1950/1952 dernière année dans ce village. Ma soeur est en 6ème à Cherchell.
                     Je suis au milieu, 3ème à partir de la droite avec toujours un noeud sur le dessus de la tête,
           des cheveux  blonds très bouclés et des anglaises très longues!!! Quelle chevelure! et qu'en reste-t-il ? hélas!

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  • Photo d'école de Gouraya


    Gouraya 1950/1951
    Les garçons sont partis dans une autre école, il ne reste que les filles Arabes et Françaises.
    Ma soeur Arlette: rang du milieu, 3ème à partir de la droite avec noeud dans les cheveux.
    Moi, Yvette, en bas de la photo à l'extrême droite avec un noeud dans les cheveux.


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  • Photo d'école de Gouraya


                      Gouraya 1949/1950: école de filles Arabes et Françaises avec garçons Français de 7 à 14 ans
                                                 A l'extrême droite rang du milieu: mon frère Jean-Claude
                              A ses pieds au premier rang, ses  soeurs : Arlette et moi la plus petite des deux.

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  • La pointe, photo envoyée par Rachid

    La Pointe

      Ce n’était pas à proprement parler une plage ;
    Il y avait beaucoup de rochers qui entraient dans la mer.
    Il fallait être acrobate pour sauter de l’un à l’autre.
    On y pêchait des «
    arapèdes »,
    ce que l’on appelle en France des «
    berniques », et des oursins.
    Il y avait aussi des poulpes, des pieuvres, il fallait s’en méfier.
    Justement, en parlant de ces mollusques à tentacules,
    Arlette et moi avons eu la peur de notre vie à cet endroit.
    Nous étions en groupe mais cette fois-ci
    avec des gendarmes en permission et de plus
    un nouveau qui débarquait dans la caserne.
    C’était son premier jour et il en profitait pour découvrir le village.
    Il passait donc la journée avec nous à la Pointe.
    Je ne quittais jamais ma sœur d’une semelle - c’était ma référence ! -
    je la suivais en sautant derrière elle sur les rochers.
    Et à un moment, la panique s’empara d’Arlette,
    il y avait un poulpe «énorme»
    qui commençait à tendre ses tentacules sur les pierres.
    Moi, j’étais subjuguée, je ne bougeais pas.
    Elle n’avait jamais sauté aussi haut de sa vie.
    Elle criait et moi, je ne bougeais pas,
    j’avais peur mais j’étais paralysée.
    Heureusement que l’on est venu à notre secours.
    Pourtant, nous étions prévenues :
    les pieuvres pouvaient nous tirer dans l’eau
    aussi facilement que de le dire,
    nos petites jambes étaient une proie tentante.
    Le mollusque n’a pas résisté à l’assaut de ses assaillants.
     Il a fini, le lendemain, sur la table
    où notre mère l’avait cuisiné d’une manière particulière à elle
    et elle avait invité tous les  protagonistes de la veille.


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  •    A Gouraya (en 1950)

    L’allée de palmiers partait du borj et montait jusqu’au fort, qui servait de gendarmerie. Dans le bas de cette allée, au croisement avec la route nationale, il y avait donc à gauche, la mairie et à droite, la poste. Et derrière chacun de ces bâtiments, une autre place. Tout était symétrique. Il y avait un abreuvoir dont l’eau coulait à partir d’un tuyau en cuivre, pour les mulets quand ils descendaient de la montagne avec leur fardeau. En face, sur l’autre place, l’animation était plus importante. Un café maure attirait tous les hommes du village. Un mélange d’odeurs envahissait le quartier : odeur de café mélangé aux épices, car sa spécialité c’était la loubia. Et notre mère piquait de sacrées colères à cause de cette loubia. A savoir que c’est un plat de haricots très épicés avec force felfel - piments -, et notre père ne pouvait pas passer devant sans s’arrêter. Il adorait ça et ne se privait pas. Et il en mangeait à n’importe quel moment de la journée et quand arrivait le moment du repas à la maison, il n’avait plus faim d’où les récriminations de notre mère.  D’ailleurs, il n’était pas seulement gourmand de loubia, non ! Les cacahuètes, le couscous, les becess, tout ce qui était cuisine arabe le tentait sans oublier la fameuse anisette et sa kémia.

    Plus on montait cette rue et plus les palmiers étaient petits, leur plantation devait être plus récente. J’ai une confidence à faire : cette allée est à moi. Elle m’appartient. Je l’ai trop vue en rêve, je l’ai trop arpentée, elle n’est à personne d’autre. De plus je sais qu’elle est toujours vivante. Savoir ces arbres encore debout, c’est un peu comme s’ils faisaient partie de ma famille. Je suis ainsi, j’attache beaucoup d’importance à la vie des plantes, des animaux, des humains. Chaque Gourayen, chaque vrai Gourayen doit penser la même chose que moi. Je suis moins Gourayenne que les natifs de ce village, mais ce dernier représente tant de choses pour moi, qu’il m’appartient un peu lui et ses habitants.
    Mais pour qui se prend-elle celle-là ? Une Française qui n’a vécu que six ans dans notre village et qui dit que nous lui appartenons. Où se croit-elle ? Qu’elle reste donc chez elle ! Et bien, non ! Même si des milliers de kilomètres nous séparent, même si je sais que je ne retournerai jamais là-bas, mon cœur est toujours le même et je suis fidèle. On ne pourra jamais arracher Gouraya de mon cœur. Il y est et y restera à tout jamais. « On peut sortir l’enfant du pays, mais on ne peut sortir le pays du cœur de l’enfant ». Ce philosophe indien avait certainement dit ça en connaissance de cause. L’enfance est innocente et ne voit pas le mal. Je n’ai pas été  confrontée aux événements qui ont traversé ce pays, ni avant la guerre, ni après. Pour moi, c’était l’Algérie de mon enfance. Pas question de colonisation. Notre mère ne nous a pas inculqué l’enseignement du mépris, mais  le respect de l’autre, la considération d’autrui

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  • Gouraya en Algérie,
    le pays où j'ai appris à regarder la mer,
    à respirer les odeurs,
    à goûter, à toucher,
    à écouter le roulement des galets.


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  • Quelques pâtisseries de Gouraya

    qui nous sont arrivées par la voie des airs

    Et que nous avons appréciées


    Jugez par vous-même , enfin de visu!


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  • Chers Ami(e)s

    Je vais vous demander encore un petit coup de pouce.

    Il s’agit de voter pour une photo.

    Dans la catégorie Photo Continent Afrique

    Celle de Lalla habitante de Gouraya,

    mon cher village d’Algérie.

    Allez sur ce site :

     

    http://www.zoomsurlemonde.com/#/photo/pic8759.jpg

    et votez pour elle.

    La famille de Miss Maghreb est issue de ce village !

    Et si une  photo de ce même village remportait aussi le prix !

    Ce serait sympa, non ?

    Merci pour elle!


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  • Nos habitudes à table

     

             Notre mère cuisinait très bien et ce que nous mangions était très varié. De toute façon, il fallait aimer car il n’y avait qu’un seul menu sur la table. Pas question de faire la grimace ! En ce qui me concerne, j’ai toujours eu très bon appétit et je mangeais de tout. Ce n’était pas le cas d’Arlette qui était très difficile, elle s’est rattrapée depuis ! Et papa, qui était comme elle, savait comment s’y prendre pour manger ce qu’il aimait. Il allait tout simplement au café maure, la gargote,  sur la place, et se faisait servir une bonne assiettée de loubias, à n’importe quelle heure de la journée. Et quand c’était la saison des fèves il se préparait des fèves à l’étouffée, c’était son régal.

    Gouraya étant très cosmopolite, la cuisine suivait le mouvement : espagnole, arabe, juive, française etc.… Et maman agrémentait tout ça à sa façon. Elle avait le chic pour retrouver une recette sans avoir à la demander. Le seul fait de goûter un plat lui en indiquait  la composition - je tiens ça d’elle -  ainsi avions-nous le plaisir de manger toujours quelque chose de nouveau. Dans sa jeunesse, elle n’avait certainement pas toujours mangé à sa faim, mais elle avait travaillé chez des « bourgeois » et avait pu se rendre compte de ce qu’était une nourriture variée.

    Ce qu’elle réussissait le mieux, c’était le poulet rôti en cocotte à l’huile d’olive. C’est banal comme plat mais il faut le réussir. C’était les poulets de notre poulailler, mais comme papa n’aimait pas les tuer, il demandait toujours à un indigène qui passait derrière la gendarmerie de le faire et on savait qu’il faisait toujours une prière avant de tuer le pauvre animal. En fait, mis à part le porc, on mangeait allal ! Le beefsteak était rare sur notre table. Nous avions une profusion de légumes, car papa aimait le jardin et il se targuait d’avoir un potager avec une variété impressionnante de légumes et d’arbres fruitiers. Ainsi, poivrons, fèves, tomates, courgettes prenaient régulièrement place sur notre table et nous aimions. Alors la choukchouka - prononcer tchouktchouka - qui était à base de poivrons, oignons, aubergines ou courgettes, de tomates et d’œufs pochés était couramment dégustée.
             Le couscous, n’en parlons plus, il avait droit à la première place. La dernière fois que nous avons mangé du couscous à Gouraya, c’était la veille de notre départ pour la France. Nous étions invités partout et le midi nous avions déjeuné chez le garde champêtre. L’après-midi nous sommes allés rendre une dernière visite au Caïd Lebtahi. Et il y avait un couscous qui nous attendait. Nous n’avions plus faim ! Mes parents et mes frères se sont forcés et Arlette et moi avons eu droit à un couscous au miel avec des raisins secs. C’était délicieux ! Le Caïd, qui appréciait mon père, nous a offert un superbe châle, vert et blanc, avec des grandes franges. Nous avons eu droit à une dernière visite aux tombeaux puniques et nous l’avons quitté.

    Ce qu’il me reste de cette visite, c’est que je ne comprenais pas que nous fussions seuls à manger avec le caïd. Sa famille n’était pas avec nous. Et pourtant nous entendions les enfants qui riaient et qui se cachaient pour nous voir. Moi, cela me gênait. Les femmes nous servaient, c’était tout. Je crois que je n’arriverais jamais à admettre cette différence.  Pour moi, il n’y a pas d’être supérieur ; l’intelligence de même que les traits physiques du corps humain n’impliquent en aucun cas une inégalité. Notre mère nous a appris la tolérance. Aucune moquerie, aucun mouvement raciste, aucune discrimination n’était de mise chez nous. Si nous avions le malheur de signaler simplement que telle personne avait un comportement inhabituel, ou un physique étrange, elle nous remettait à notre place. Qui étions-nous pour juger ainsi ? Si nous étions à la place de cette personne, comment agirions-nous ? Si bien qu’il ne nous venait plus à l’idée de critiquer quelqu’un. Il est vrai qu’on est toujours étranger à quiconque n’est pas de notre culture. Les comportements seraient différents si, comme dans notre famille, l’éducation des enfants avait commencé très tôt. Je pense que c’est comme pour les animaux, l’instinct est là. On ne naît pas raciste, on le devient. Tout dépend qui nous a éduqués.

    Arlette me rappelait que c’est là que nous avons vu, pour la première fois, une « classe » où des garçons arabes étaient assis par terre, jambes croisées et faisant mine de lire dans leurs mains ouvertes devant eux, en se balançant d’avant en arrière. Nos parents nous ont expliqué qu’ils faisaient semblant de lire les prières du Coran. En fait ils les savaient par cœur.

     Bon, je suis loin des poivrons, des tomates et du couscous !

    Les merguez et le bouzoulouf étaient des mets trop épicés pour que nous, les filles, nous en mangions. Cependant, nous appréciions particulièrement la soubressade qui est une grosse saucisse piquante et rouge. Les épices étaient de rigueur : le piment de Cayenne ou felfel, le koumoun ou cumin, le safran, la harissa, les clous de girofle, le paprika. Mais nous, ce que nous utilisions, c’était un mélange tout prêt que l’on appelle le ras-el hanout et le piment de Cayenne.

    Quand un bon feu nous le permettait, les brochettes de cœur, de rognons et de foie de mouton  grillaient sur la braise.

    Le poisson faisait partie aussi de notre nourriture et nous n’en manquions pas. Les rougets frits et le ragoût de morue. Quelle surprise quand nous avons vu qu’en France les sardines se vendaient à la douzaine ! A Gouraya, nous les achetions au kilo. Et puis les poissons de Méditerranée ne sont pas les mêmes que ceux de l’Atlantique. En ce qui concerne les crustacés, il n’y avait pas un grand choix. Pas ou peu de langoustines. On se contentait d’arapèdes et d’oursins et ce n’était pas la plus mauvaise part. Nous mangions aussi du riz au calamar et ce qui pourrait ressembler aux paellas.

    Les patates douces, nous les consommions de différentes façons : à l’étouffée, ou en confiture, c’était délicieux.


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  • Nora a été elue Miss Maghreb 2008.
    Merci à toutes les personnes qui ont vôté pour elle.
    Sa famille est issue de Gouraya, mon cher village d'Algérie.
    Bravo Nora


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