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photo Wikipédia
Le lézard
À Berthel.
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j'en ai la preuve,
Parlant breton et français
En causant de mille choses,
Par la bruyère aux fleurs roses,
Tout en causant je passais.
C'était en juin, la chaleur était grande
Sur le sentier qui partage la lande,
Au beau soleil se chauffait un lézard ;
Et dans ses tours, ses détours, le folâtre
Faisait briller son dos lisse et verdâtre
Et secouait la fourche de son dard.
Mais hélas ! à notre approche,
Le petit fou vers sa roche
Fuit, et pour le rappeler,
Pour rappeler ce farouche,
Sur un air des bois ma bouche
Longtemps s'épuise à siffler.
Ô mes amis, ne plaignez pas ma peine !
Car sur mon bras cette amoureuse Hélène
Tenait posé son bras flexible et rond ;
Et par instants une mèche égarée,
De ses cheveux une mèche cendrée
Avec douceur venait toucher mon front.
Certe, à lézard et vipère
Tout siffleur vendrait, j'espère,
À ce prix-là ses chansons,
Sans trouver l'heure trop lente,
Ni la chaleur trop brûlante,
Ni trop maigres les buissons.
Donc croyez-moi, dans cette heureuse pose,
Sous le soleil et jusqu'à la nuit close
J'aurais sifflé fort gaiement ; mais voilà,
Mes bons amis, voilà que le vicaire,
Vêtu de noir et disant son rosaire,
Pour mon malheur vient à passer par là :
" Coeurs damnés ! musique infâme !
" Holà ! holà ! jeune femme,
" Si vous craignez par hasard
" Le purgatoire où l'on grille,
" Quittez ce siffleur de fille,
" Ce beau siffleur de lézard ! "Auguste Brizeux (1803-1858)
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Le lézard
À Berthel.
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j'en ai la preuve,
Parlant breton et français
En causant de mille choses,
Par la bruyère aux fleurs roses,
Tout en causant je passais.
C'était en juin, la chaleur était grande
Sur le sentier qui partage la lande,
Au beau soleil se chauffait un lézard ;
Et dans ses tours, ses détours, le folâtre
Faisait briller son dos lisse et verdâtre
Et secouait la fourche de son dard.
Mais hélas ! à notre approche,
Le petit fou vers sa roche
Fuit, et pour le rappeler,
Pour rappeler ce farouche,
Sur un air des bois ma bouche
Longtemps s'épuise à siffler.
Ô mes amis, ne plaignez pas ma peine !
Car sur mon bras cette amoureuse Hélène
Tenait posé son bras flexible et rond ;
Et par instants une mèche égarée,
De ses cheveux une mèche cendrée
Avec douceur venait toucher mon front.
Certe, à lézard et vipère
Tout siffleur vendrait, j'espère,
À ce prix-là ses chansons,
Sans trouver l'heure trop lente,
Ni la chaleur trop brûlante,
Ni trop maigres les buissons.
Donc croyez-moi, dans cette heureuse pose,
Sous le soleil et jusqu'à la nuit close
J'aurais sifflé fort gaiement ; mais voilà,
Mes bons amis, voilà que le vicaire,
Vêtu de noir et disant son rosaire,
Pour mon malheur vient à passer par là :
" Coeurs damnés ! musique infâme !
" Holà ! holà ! jeune femme,
" Si vous craignez par hasard
" Le purgatoire où l'on grille,
" Quittez ce siffleur de fille,
" Ce beau siffleur de lézard ! "Auguste Brizeux (1803-1858)
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L'Oiseau d'Amour
Mais laisse-moi, ô Dyambéré!
Toi qui portes l'écharpe aux franges longues,
Laisse-moi chanter les oiseaux.
Les oiseaux qui écoutèrent la Princesse en allée
Et reçurent ses confidences dernières.
Et vous, Jeunes Filles, chantez, chantez doucement
Iah!... Iah!... le bel oiseau.
Et toi, Maître-du-fusil-formidable,
Laisse-moi contempler l'oiseau que j'aime,
L'oiseau que mon ami et moi aimons.
Laisse-moi, Maître-du-boubou-éclatant,
Maître aux vêtements plus brillants que la clarté du jour,
Laisse-moi aimer l'oiseau d'amour.
Traductions Poèmes africains
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L'Oiseau d'Amour
Mais laisse-moi, ô Dyambéré!
Toi qui portes l'écharpe aux franges longues,
Laisse-moi chanter les oiseaux.
Les oiseaux qui écoutèrent la Princesse en allée
Et reçurent ses confidences dernières.
Et vous, Jeunes Filles, chantez, chantez doucement
Iah!... Iah!... le bel oiseau.
Et toi, Maître-du-fusil-formidable,
Laisse-moi contempler l'oiseau que j'aime,
L'oiseau que mon ami et moi aimons.
Laisse-moi, Maître-du-boubou-éclatant,
Maître aux vêtements plus brillants que la clarté du jour,
Laisse-moi aimer l'oiseau d'amour.
Traductions Poèmes africains
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Les Mots Bleus/(1974) - Jean Michel Jarre Featuring Christophe
Des mots pour le dire
Ils viennent de la nuit des temps,
Innombrables
Qui les a semés ?
Ils ont envahi la terre, les peuples,
Avec des accents au goût d’eau salée,
De montagnes arides,
De déserts, de moissons.
Qui sont-ils,
Ces mots apaisants de la mère se penchant vers l’enfant
Pour lui sécher les larmes,
Attendant le premier mot qu’il lui ânonnera,
Les mots écorchés, pleurés,
Criés par caprice.
Les suites de mots appris par cœur sur les bancs de l’école,
Lus dans les livres de classe,
Les mots que l’on garde en soi
Attendant le moment pour les dire,
Ces mots tendres, ces mots d’amour
Ces mots attendus par l’enfant,
Prononcés par la femme
Dans les bras de celui qu’elle aime
Où vont-ils ces mots ?
Quand ils courent, volent, s’enflamment,
Riment sous la plume du poète,
Quand ils chantent par-dessus les frontières.
Ces mots colorés du rouge sang de la guerre,
Du noir de la colère et de la misère.
Ces mots délivrés dans les messages d’amour et de paix.
Ces mots pour faire triompher du mal, du faux,
Stimuler les cœurs,
Et donner à la vie une lueur d’espoir.
S’arrêteront-ils un jour ces mots ?
Celui qui, sur son lit d’agonie,
Cherche en vain à retenir la vie,
Aura-t-il le dernier mot ?
Yvette
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Les Mots Bleus/(1974) - Jean Michel Jarre Featuring Christophe
Des mots pour le dire
Ils viennent de la nuit des temps,
Innombrables
Qui les a semés ?
Ils ont envahi la terre, les peuples,
Avec des accents au goût d’eau salée,
De montagnes arides,
De déserts, de moissons.
Qui sont-ils,
Ces mots apaisants de la mère se penchant vers l’enfant
Pour lui sécher les larmes,
Attendant le premier mot qu’il lui ânonnera,
Les mots écorchés, pleurés,
Criés par caprice.
Les suites de mots appris par cœur sur les bancs de l’école,
Lus dans les livres de classe,
Les mots que l’on garde en soi
Attendant le moment pour les dire,
Ces mots tendres, ces mots d’amour
Ces mots attendus par l’enfant,
Prononcés par la femme
Dans les bras de celui qu’elle aime
Où vont-ils ces mots ?
Quand ils courent, volent, s’enflamment,
Riment sous la plume du poète,
Quand ils chantent par-dessus les frontières.
Ces mots colorés du rouge sang de la guerre,
Du noir de la colère et de la misère.
Ces mots délivrés dans les messages d’amour et de paix.
Ces mots pour faire triompher du mal, du faux,
Stimuler les cœurs,
Et donner à la vie une lueur d’espoir.
S’arrêteront-ils un jour ces mots ?
Celui qui, sur son lit d’agonie,
Cherche en vain à retenir la vie,
Aura-t-il le dernier mot ?
Yvette
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